La secrétaire générale du Parti des travailleurs s'en prend au chef d'état-major de l'ANP et vice-ministre de la Défense nationale, estimant que ses interférences dans la sphère politique sont claires, se mettant en porte-à-faux par rapport au respect de laquelle il appelle pourtant. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune qui intervenait, hier samedi, à l'ouverture d'une réunion ordinaire du Bureau politique du parti dit relever des «contorsions» portées à la première loi du pays, la Constitution, de la part du vice-ministre de la Défense nationale. Et de s'en prendre au système qui, selon elle, piétine d'une manière étrange, la Constitution, se référant aux nominations «non réglementaires» qu'entreprend le chef de l'Etat par intérim. Et à Hanoune de s'interroger quant à «quelle Constitution au respect de laquelle ils ne cessent d'appeler». Traitant de la lutte contre la corruption enclenchée tambour battant, ces derniers temps, avec interpellation et incarcération d'hommes d'affaires, de cadres et autres auditions d'hommes et de responsables politiques, la secrétaire générale du PT affirme que cette manière d'agir contre le fléau de la corruption relève plus du «spectacle» accompagné d'un «matraquage médiatique». C'est à croire qu'il s'agit d'une «justice au rendement» alors que celle-ci doit «agir dans la sérénité», selon Hanoune qui qualifie l'incarcération de Issad Rebrab d'un cas de «diversion pour faire croire au simple citoyen que la justice n'est pas élective et est dénuée de toute trace de vengeance ou de rendement de comptes» dans cette opération de lutte contre la corruption. Répondant à Gaïd Salah qui a soutenu dans son dernier discours à Constantine, avoir eu accès à des lourds dossiers de corruption, la secrétaire générale du PT a estimé que ces dossiers sont vieux et ne sont pas nouveaux. Ceci non sans s'interroger si la justice s'est réveillée subitement comme par enchantement alors qu'elle n'a pas changé de même que le régime. Pour Hanoune, la réponse de la majorité du peuple a été «claire» en ce sens qu'en sus du «départ de tous les symboles du régime en place, elle réclame également le jugement des corrupteurs et des prédateurs qui ont dilapidé les deniers publics». Avertissant contre le risque d'une «militarisation à l'égyptienne» du régime, ce que la rue a récusé clairement notamment lors du 11e vendredi du mouvement populaire en cours, Hanoune a réitéré son refus de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain comme du reste le signifie la rue, en ce sens que ce scrutin ne vise, explique-t-elle, que le «maintien et la pérennité du système en place» et la «confiscation de la souveraineté du peuple». Et de qualifier, à juste titre, d'«étrange» l'appel au dialogue lancé par le chef d'état-major de l'ANP, ce qui rappelle les scénarios égyptien et soudanais avec les «conséquences fâcheuses» sur la souveraineté nationale que des puissances occidentales ne manqueraient pas de «monnayer» en contrepartie de concessions. La secrétaire générale n'a pas également manqué de vilipender les «courtisans d'hier» qui reprennent du service en se mettant aux côtés du «fort du moment» qui font tout pour imposer de nouveau la «pensée unique et contourner ainsi la volonté populaire et dévier la révolution tranquille en cours, eux qui, ajoute-t-elle, adoptent une posture aux «conséquences désastreuses», celle de la «primauté du militaire sur le politique», agitant notamment «l'épouvantail Toufik pour tout et son contraire». M. K.