Le député et secrétaire national aux élus du RCD, Atmane Mazouz, a animé, hier, une conférence-débat au campus de Targa Ouzemour de Béjaïa. La thématique choisie par l'invité de l'université de Béjaïa est "le mouvement du 22 février et la transition démocratique". D'emblée, il dira que le mouvement du 22 février "n'est pas le fruit du hasard" et encore moins "un coup de tonnerre dans un ciel serein", en réponse à ceux qui ne veulent pas admettre que cette révolution n'a pas été téléguidée, mais l'expression d'un ras-le bol généralisé qui a touché toutes les couches de la société. Occasion pour lui de rappeler l'initiative du RCD intitulée "Pour une transition de rupture", élaborée bien avant le mouvement de rue, a-t-il indiqué, mais qui n'a pas bénéficié, déplorera-t-il, de la publicité qu'il faut. "Les chaînes inféodées au système n'avaient pas estimé nécessaire de relayer les propositions du RCD. Celles-ci étaient une synthèse des recommandations issues des huit conventions régionales organisées par le parti. "Le député de Béjaïa a décliné les grandes lignes de la feuille de route du RCD, qui avaient pour préalable : le renvoi du gouvernement, la dissolution des deux Chambres, ainsi que celle du Conseil constitutionnel. Le chef de l'Etat — le RCD a, dans toute sa littérature produite depuis 2008, parlé de chef de l'Etat, jamais de président de la République — devait également démissionner. À la place, le parti avait plaidé pour une Haute instance de transition qui doit être constituée de trois personnes issues de la société civile : un représentant des enseignants universitaires, des magistrats et des syndicats autonomes, élus par leurs pairs. Cette instance doit engager ensuite des "pourparlers" avec les représentants des partis, des syndicats et des personnalités nationales. À l'issue de ce dialogue, la Haute instance nommera un gouvernement de Salut national dont les membres seront connus pour leur compétence, mais non partisans. Le ministre de la Défense, aussi régalien soit-il, doit être détenu par un civil, a ajouté Atmane Mazouz.Autre étape, indispensable, celle de mettre en place une instance indépendante pour l'organisation des élections. Le RCD avait élaboré une nouvelle constitution de rupture, issue des débats des 8 conventions régionales. En plus des cadres et sympathisants du RCD, le parti de Mohcine Belabbas a fait appel pour ce travail à des spécialistes dans le domaine, ainsi qu'à des acteurs de la société civile. Mais pour la réussite de la transition, des mesures d'apaisement doivent être prises. Après ce processus, on doit aller enfin aux urnes et laisser exprimer librement le suffrage universel lors d'une élection présidentielle, a conclu Atmane Mazouz.