Aucun travail s�rieux sur les essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie n�a �t� effectu�. L�Alg�rie n�a jamais fourni un dossier solide, constitu� de donn�es chiffr�es et de recherches effectu�es sur les sites concern�s, �valuant l�ampleur du drame. Juste des sp�culations, du blabla politique. Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - �Je ne sais pas expliquer le silence des autorit�s alg�riennes et des politiques sur la question des essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie ! Je ne partage pas les secrets du gouvernement pour pouvoir vous �clairer aujourd�hui. J�appartiens � ces juristes libres qui ne sauraient laisser des crimes impunis !� C�est ce qu�a d�clar� hier Me Fatma-Zohra Benbraham, avocate et porte-parole de l�Instance pour la d�colonisation de l�histoire alg�ro-fran�aise. Invit�e � d�battre de la question au forum d� El Moudjahid, l�intervenante a expliqu� que �seule l�union des populations pourrait faire pression sur les gouvernements et les conduire � changer de position�. �Il y a quelques ann�es, la France ne reconnaissait pas l�existence de ces essais. Ce n�est plus le cas actuellement. Nous grignotons nos droits, nous avan�ons petit � petit dans le dossier�, a-t-elle ajout�. Le 13 f�vrier 1960, l�op�ration Gerboise bleue est lanc�e. La premi�re bombe atomique fran�aise explose pr�s de Reggane, �rigeant ainsi la France au rang de puissance nucl�aire. Cinquante ans apr�s, le 5 janvier 2010, une loi sur l�indemnisation des victimes des 210 essais nucl�aires fran�ais est vot�e par le Parlement fran�ais et promulgu�e. Un pas en avant qui est loin de satisfaire l�Instance pour la d�colonisation de l�histoire alg�ro-fran�aise. D�abord, les victimes alg�riennes ne sont pas reconnues. �Cette loi prot�ge les int�r�ts de la France et lui donne le droit de g�rer les dossiers des victimes qui doivent lui �tre transmis. Dans cette affaire, la France est juge et partie. Ce n�est pas normal !� a expliqu� Me Benbraham. En Alg�rie, aucun travail s�rieux sur ces essais n�a �t� effectu�. On n�a jamais fourni un dossier solide, constitu� de donn�es chiffr�es et de recherches effectu�es sur les sites concern�s, �valuant l�ampleur des d�g�ts. Aucun d�pistage des populations contamin�es n�a �t� entrepris. A ce jour, l�on ignore combien de personnes ont �t� touch�es lors des essais souterrains et a�riens. Le drame n�a jamais �t� quantifi�. On en parle encore dans des termes g�n�riques, �voquant des cons�quences destructrices sur la sant� des hommes et la nature : apparition de diff�rents cancers, probl�mes cardiovasculaires ou ophtalmologiques, malformations ou anomalies chez la descendance, baisse des ressources hydriques, tarissement des puits� De plus, les associations sont quasiment inexistantes. Seule l�Association du 13 F�vrier tente de faire quelque chose, avec ses maigres moyens. �Je ne comprends pas pourquoi le minist�re de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales ne d�livre pas d�agr�ment � des associations s�rieuses, alors qu�il le donne sans probl�me � des associations de musique, de danse et de chansonnettes de ra�. Je ne comprends pas pourquoi tout ce qui va dans l�int�r�t du pays n�est pas encourag�, s�est indign� Me Benbraham, pr�cisant que l�Instance qu�elle pr�side regroupe divers chercheurs et sp�cialistes. �On ne nous emp�chera pas de r�fl�chir, nous sommes l�, et nous existons.� Abondant dans le m�me sens, Amar Mansouri, chercheur et membre de l�Instance, a soulign� qu�en ce moment, des relations sont d�velopp�es avec des repr�sentations de diff�rents pays comme le Japon et l�Australie. �Des gens � travers le monde adh�rent � notre mouvement, et nous comptons en tirer profit�, a-t-il indiqu�. Un appel en ce sens a �t� lanc�, en comptant sur l�adh�sion de la soci�t� civile. Une mani�re de faire pression, mais sur qui et pourquoi ? La France ou l�Alg�rie ?� La Commission de reconnaissance des essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie est un organisme de l�Instance pour la d�colonisation de l�histoire alg�ro- fran�aise. Ses adh�rents souhaitent r�unir tous les documents n�cessaires pour prouver que les essais nucl�aires fran�ais en Alg�rie sont un crime contre l�humanit� au m�me titre que la colonisation.