L'Algérie continue de revendiquer l'ensemble des archives relatives aux essais nucléaires français à Reggane et In Ecker, dans le sud algérien dans les années 1960. " Nous n'avons pas beaucoup d'archives sur ces essais. En France, ces documents sont toujours classés " Secret défense ", a déclaré, hier, Abdelmadjid Chikhi, directeur général des Archives nationales à la faveur de la tenue à Alger du deuxième Colloque international sur les effets des essais atomiques dans le Sahara algérien. Selon lui, l'Algérie ne possède que le rapport d'expertise élaboré par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur ces tests. Il faut savoir que le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a déploré, hier, à l'occasion du même colloque le fait que les autorités d'occupation n'aient pas donné d'explications, de cartes topographiques et d'informations permettant de mesurer le niveau de radiations pour réduire l'impact de leurs effets. Il a estimé dans ce sens que les responsables des essais nucléaires menés au Sahara algérien "doivent fournir toutes les données matérielles et théoriques sur ces essais pour mieux lutter contre leur impact". M. Cherif Abbas a souligné que l'Algérie "rencontre des difficultés pratiques pour se débarrasser des séquelles de ces bombardements et ne pourrait, à l'état actuel des choses, lutter seule contre ce problème ni réaliser des projets de développement au niveau des régions touchées". Le ministre a d'ailleurs relevé "le caractère criminel de ces essais effectués, à l'époque, par les autorités d'occupation française, une violation des droits humains à l'origine de malformations et de diverses formes complexes de cancer". Ces essais ont été effectués au moment où l'Algérie menait une Guerre de libération juste, ajoute le ministre en précisant que "le colonisateur français n'a pas épargné ses soldats qu'il a utilisés comme cobayes pour mesurer l'ampleur des essais nucléaires et leurs effets dévastateurs". Cependant, le ministre des Moudjahidine a affirmé que l'Algérie peut acquérir la technologie nécessaire pour la décontamination des sites exposés aux essais nucléaires, mais pas dans l'immédiat, en soulignant que cela est "possible", et "dépend des spécialistes et des scientifiques et prendra du temps". Notons que cette rencontre est la seconde à être organisée à Alger traitant des répercussions des essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Selon le ministre, cette seconde conférence "permettra d'ouvrir de nouvelles perspectives à même d'élargir l'intérêt accordé à la question pour tenter de trouver des solutions efficaces, courageuses et responsables utiles à l'analyse scientifique du phénomène". "Nous voulons que l'opinion publique nationale et internationale prenne conscience des effets directs, cachés ou futurs" de ces essais, a-t-il ajouté. Rappelant la première rencontre organisée en février 2007, le ministre a indiqué qu'elle "a permis d'élargir le centre d'intérêt à cette question au regard de son impact dangereux sur l'homme, la nature et l'environnement".