Ramadhan, chaleur et soif, rien n'arrête les Annabis pour renouveler leurs revendications appelant au rejet de tous les symboles et autres figures du clan Bouteflika qui s'accrochent toujours à leurs postes notamment les Abdelkader Bensalah, Noureddine Bedoui et Moad Bouchareb. La population de Annaba, comme chaque vendredi, est sortie pour la quinzième fois exprimer à haute voix les mêmes slogans : «FLN dégage , RND dégage», «Daoula madania la 3askaria» (Etat civil et non militaire) «Djeïch-Echaâb khawa khawa» (armée et peuple sont frères), «Khawana, saraquine ouigoulou wataniyine» (traîtres et voleurs et ils se disent nationalistes). Hommes, femmes et couples accompagnés de leurs enfants drapés de l'emblème national, les manifestants hissaient des banderoles appelant le vice-ministre de la Défense et chef d'état-major, Gaïd Salah, à poursuivre son action contre tous ceux qui ont dépouillé le peuple de ses biens. «Jugez les voleurs ya el Gaïd». «El Djazaïr horra dimocratia» (l'Algérie libre et démocratique). Les marcheurs, plus nombreux que la semaine écoulée, tenaient à accomplir le rituel tour des allées du cours de la Révolution avant de se rassembler sur son esplanade pour crier haut et fort leurs slogans habituels qui ne laissent aucun doute quant à l'avènement de la deuxième République où l'Algérien vivra en citoyen libre et digne et où la justice sera appliquée à tous sans distinction aucune, «la li3adalet Louh» (non à la justice de Louh). «Le pouvoir de fait doit répondre rapidement aux revendications du peuple pour une sortie rapide de la crise qui risque, si elle dure plus qu'il n'en faut, de porter préjudice au pays notamment à son économie qui a été déjà mise à mal par la bande des prédateurs», dira un enseignant d'économie à l'Université Badji-Mokhtar, approuvé par ses accompagnateurs dont de nombreux universitaires. Après plusieurs heures de manifestation toujours pacifique, les protestataires se sont dispersés dans le calme sous une surveillance discrète des forces de l'ordre. A. Bouacha