En cette seizième semaine de contestation populaire du système , la mobilisation citoyenne n'a pas faibli d'un iota à Béjaïa. La population de cette région de la Basse-Kabylie a fait montre pour cet acte 16 d'une grande détermination à ne pas baisser les bras jusqu'au départ de l'ensemble des anciennes figures du régime en place depuis l'indépendance. Avec le mot d'ordre majeur «Système dégage, Yetnahaw gaâ» résumant le sentiment du peuple dans son ensemble , plusieurs milliers de personnes venues des différentes localités de la wilaya se sont donné rendez-vous au chef-lieu de wilaya pour une nouvelle imposante marche . En effet , pour ce premier vendredi de mobilisation citoyenne après le Ramadhan , l'esplanade de la maison de la Culture Taos-Amrouche , point de départ de chaque manifestation depuis le 22 février passé , était déjà bondée de monde bien avant le milieu de cette journée caniculaire . Des groupes de manifestants, tout en s'échangeant les vœux à l'occasion de la célébration de l'Aïd, commentaient le discours de Abdelkader Bensalah ,chef de l'Etat par intérim suite à la démission forcée de Bouteflika. Les manifestants, qui attendaient le coup d'envoi de la marche vers 13h30, ont déversé leur colère face à ce qui est qualifié de mépris de Bensalah à l'égard du peuple qui ne cesse de réclamer sans relâche, semaine après semaine, depuis plus de trois mois, une réelle transition démocratique. Arrive le coup d'envoi de la manifestation , l''impressionnante procession s'ébranle pour arpenter les principales artères de la ville de Béjaïa dans une ambiance de fête. Comme les semaines précédentes, avec les drapeaux national et amazigh de toutes tailles, brandis ou portés en cape, écharpes, casquettes..., les manifestants, issus de différentes couches de la société, ont entonné des chants fustigeant le système ciblant particulièrement Abdelkader Bensalah , Bedoui et le chef d'état-major et vice-ministre de la Défense. Les milliers de manifestants comme un seul homme n'ont pas manqué également, tout au long du parcours de la marche, de reprendre en boucle des slogans rejetant l'offre du dialogue et l'élection présidentielle tout en réclamant une véritable transition démocratique. Le discours de Bensalah a été violemment dénoncé par les manifestants qui voient plutôt en les propositions de sortie de crise du chef de l'Etat par intérim une volonté des vrais décideurs de perpétuer le même système . A. Kersani