«La Bedoui la Bensalah la Gaïd Salah oualla hiwar ma3 el issaba ! (pas de Bedoui, pas de Bensalah, pas de Gaïd Salah et pas de dialogue avec la bande)», ont scandé les marcheurs de la ville de Boumerdès qui ont sillonné pour le 16e vendredi consécutif les principales artères de la municipalité. C'est leur réponse au discours prononcé par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. Du cortège, un marcheur d'une cinquantaine d'années nous accoste «Pour moi, ce discours c'est un non-événement. Bensalah ne peut rien faire. Il doit absolument partir tout comme Bedoui.» Ses compagnons approuvent bruyamment. Un autre marcheur voit à travers ce discours un signe de désarroi du pouvoir qui ne sait plus quoi faire. «Bensalah parle de dialogue sans préciser entre qui et qui ni pour quel objectif. Par ailleurs, il ne fixe aucune échéance pour les élections. Il ne dit pas non plus avec quels mécanismes ces élections seront organisées. Moi je pense que les décideurs sont complétement en panne d'idées et c'est grave.» Pour la foule protestataire, c'est toujours l'exigence «irouhou ga3 !» «Ulach l'vot ulach». La participation a été incontestablement renforcée par rapport aux participations du mois du Ramadhan à Boumerdès. La même détermination et le même rejet ont été également observés à Bordj-Menaïel et Dellys, où les manifestants, plus importants que les vendredis du Ramadhan, ont signifié un rejet total du discours de Bensalah. Les citoyens réprimés sur les routes et les articles 38/40 et 55 de la Constitution bafoués Si d'un côté, le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, appelait dans son discours prononcé la veille à la sagesse, à la pondération et au dialogue entre les représentants du peuple et les responsables supérieurs de l'Etat et ce, dans le cadre de la Constitution et des lois républicaines, le déploiement des agents des services de sécurité sur les grands axes routiers à l'est de la capitale est totalement aux antipodes de cet appel. D'énormes détachements de gendarmes anti-émeutes, dotés de moyens inpressionnants, ont été, en effet, déployés, comme à chaque vendredi, sur les routes autour de la capitale quelques heures seulement avant ce discours. Effectivement, dès jeudi dans la matinée, l'encerclement d'Alger était accompli. Sur le trajet Aïn-Naâdja-Boudouaou, l'automobiliste venant de l'est de l'Algérois par la RN5 et la rocade de Dar-el-Beïda, doit franchir 4 barrages sévèrement filtrants (Oued Semmar, Hamiz, Reghaïa et Boudouaou). Si cet automobiliste roule sur l'autoroute Est-Ouest ou sur la nouvelle rocade Boudouaou-Zeralda, il n'échappera pas à des barrages où ses droits notamment ceux contenus dans les articles 38/40 et 55 de la Constitution algérienne sont bafoués. Violer massivement et publiquement les droits des citoyens est un délit réprimé par la loi. Abachi L.