La crise qui secoue le FFS depuis des mois a franchi, hier samedi, un nouveau cap dangereux qui risque d'être fatal au doyen des partis de l'opposition avec l'installation d'un exécutif national parallèle puisque le parti compte déjà un secrétariat national mis en place à la mi-mai écoulé. M. Kebci-Alger (Le Soir) - La guerre pour l'héritage légué par le chef historique et leader charismatique du FFS fait rage au sein du doyen des partis de l'opposition. Une guerre de succession qui vient d'enregistrer un nouvel épisode dangereux avec, désormais, deux directions parallèles qui se disputent la légitimité du parti. Après la mise en place, le 16 mai dernier, d'un secrétariat national avec à sa tête Hakim Belahcel comme Premier secrétaire national nommé un mois plus tôt par les trois membres de l'instance présidentielle, Ali Laskri, Mohand-Amokrane Chérifi et Brahim Méziani à l'occasion d'une session du Conseil national, un second secrétariat national a été installé par Belkacem Benamer, nommé Premier secrétaire national du parti par les deux autres membres du présidium, Hayet Taiati et Soufiane Chioukh. C'était hier samedi à l'occasion d'une autre session ordinaire du Conseil national houleuse puisque le siège national du FFS a connu une tension terrible avec la présence des partisans des deux camps, ce qui a justifié la présence d'un important dispositif sécuritaire qui s'est intercédé entre les deux camps. Ce qui a fait dire à nombre de présents que «feu Hocine Aït-Ahmed devait se retourner dans sa demeure éternelle, en Haute Kabylie», lui dont l'héritage partisan fait l'objet d'une guerre sans merci entre deux camps. Ce nouveau cran dans ce bras de fer ne manquera pas d'avoir des prolongements graves sur le parti qui se retrouve ainsi, avec deux têtes qui se disputent la légitimité, chacune avançant ses arguments, s'échangeant les accusations de dévier le parti de sa ligne originelle et d'accointances avec un clan du régime en place. Pour Hakim Belahcel, la session d'hier du Conseil national du parti, outre le fait qu'elle «n'avait pas atteint le quorum nécessaire pour sa tenue, pèche par une autre entorse portée aux statuts et règlements intérieurs du FFS». «C'est l'instance présidentielle, dans sa majorité, qui la convoque. Ce qui n'est pas le cas puisque cette réunion a été convoquée par les deux autres membres du présidium dont l'un a été radié des rangs du parti», affirme-t-il. Et à notre interlocuteur de faire part d'un courrier qui devait être incessamment envoyé au ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire qui, par ailleurs, avait pris acte des résolutions de la session du Conseil national du 16 mai dernier». Et à Belahcel d'estimer qu'il faut chercher la raison de cette démarche des détracteurs de «l'aile légaliste», dans la toute récente rencontre avec le RCD qui, explique-t-il, «a eu lieu, et ce, selon «les orientations du Conseil national du 17 mai et s'inscrit dans le cadre des consultations menées avec des représentants des partis politiques et de la société civile ainsi qu'avec des personnalités nationales, visant à rassembler tous les acteurs concernés sans exclusive pour sortir le pays de la crise». Pour Belahcel, «cette réunion d'hier du Conseil national s'est tenue en violation flagrante des statuts du parti, et ses résolutions sont naturellement et juridiquement frappées de nullité». Et de considérer, en outre, qu'il s'agit là «d'un travail fractionnel visant, pour des desseins inavoués, à porter atteinte à l'unité du parti, à entraver son action d'accompagnement du mouvement citoyen, et à faire échec à son initiative politique de sortie de crise». Ce que l'autre aile désapprouve estimant dans la résolution finale de la session d'hier, adoptée une fois lue par Soufiane Chioukh, sans débats préalables, que «le FFS s'est donné une ligne directrice depuis sa création de lutter contre le système sans rentrer dans des repositionnements et des luttes claniques du même système. Le FFS s'interdit cette sous-traitance et refuse de prendre part aux coalitions de conjoncture et aux alliances d'appareils sans lendemain et se démarque d'une façon aussi claire qu'elle soit de toute démarche ayant pour base cette approche». M. K.