Les représentants du gouvernement du Président vénézuélien en exercice Nicolas Maduro et de l'opposition menée par Juan Guaido, chef d'Etat autoproclamé, vont reprendre prochainement les négociations afin de tenter de trouver une issue à la crise politique qui mine le pays, ont rapporté hier des sources médiatiques. «Les deux camps n'avaient pas encore fixé le lieu des négociations, qui pourraient de nouveau se dérouler à Oslo comme celles entamées en mai sans avoir permis d'avancée», a précisé l'Agence Reuters, citant des responsables. Selon deux des sources, les discussions vont reprendre la semaine prochaine. Peu de détails ont filtré sur la teneur des pourparlers engagés le mois dernier en Norvège, sinon que l'opposition a souligné sa volonté de voir Nicolas Maduro quitter le pouvoir et laisser Juan Guaido assurer l'intérim à la tête de l'Etat dans l'attente d'un nouveau scrutin présidentiel. Maduro a déclaré mercredi dernier que les forces de sécurité, dont il bénéficie toujours du soutien, avaient déjoué une tentative de coup d'Etat qui prévoyait de l'assassiner, ainsi que d'autres responsables politiques, afin d'installer un ancien dirigeant emprisonné à la présidence. Le dirigeant socialiste a accusé Guaido d'être impliqué dans ce putsch manqué. Le ministre vénézuélien de la Communication et de l'Information, Jorge Rodriguez, a indiqué de son côté que des responsables des services de renseignements vénézuéliens avaient découvert de nouveaux «complots violents» visant à renverser le Président Nicolas Maduro, prévus pour les 23 et 24 juin. Selon le procureur général Tarek William Saab, la tentative de coup d'Etat «aurait entraîné des dizaines, voire des milliers de morts, parmi les civils et les membres de l'armée», a-t-il ajouté. Les suspects ont été «inculpés de terrorisme, de complot, de tentative d'homicide, de trahison et d'association de malfaiteurs», a précisé M. Saab. Il s'agit de la troisième tentative menée depuis décembre 2018 contre le Président vénézuélien, dans la légitimité est contestée par les dirigeants de l'opposition soutenus notamment par certains pays occidentaux, dont les Etats-Unis d'Amérique. Selon les autorités vénézuéliennes, une douzaine de civils et militaires sont recherchés par la justice pour leur implication directe dans cette tentative de putsch, liste dont le chef de l'opposition, Juan Guaido, qui s'était autoproclamé Président par intérim du pays, ne fait pas partie. La crise politique au Venezuela s'est aggravée depuis le 23 janvier, lorsque Juan Guaido s'est autoproclamé Président par intérim lors d'un rassemblement dans la capitale, Caracas. Il a été reconnu par les Etats-Unis, ainsi que par les membres du groupe de Lima (à l'exclusion du Mexique), par l'Organisation des Etats américains et par la plupart des Etats membres de l'Union européenne. La Russie, la Biélorussie, la Bolivie, l'Iran, Cuba, le Nicaragua, El Salvador, la Syrie et la Turquie ont exprimé leur soutien au Président Maduro, qui demeure le Président légitime du Venezuela.