Le tribunal militaire de Blida a rejeté hier lundi, et pour la troisième fois consécutive, la demande de liberté provisoire de Louisa Hanoune, incarcérée depuis le 9 mai dernier dans le cadre de l'affaire liée aux généraux Toufik, Tartag et à Saïd Bouteflika. Dans un communiqué publié hier lundi, le Parti des travailleurs (PT) a qualifié cette décision «d'injustice à l'égard d'un chef de parti emprisonné pour ses opinions politiques». Depuis son incarcération et dans le cadre d'une grande campagne nationale et internationale, menée pour sa libération, beaucoup ont d'ailleurs mis l'accent sur ce fait, «la décision de l'emprisonner est politique et porte atteinte aux droits d'une responsable de parti d'activer dans le cadre de ses prérogatives», ont aussi déclaré dix partis politiques algériens signataires d'une déclaration exigeant son élargissement. Récemment, ces derniers ont également mis en avant la situation dans laquelle se trouve Louisa Hanoune pour bien signifier «l'incongruité du dialogue auquel appellent les responsables actuels du pays (…) comment peut-on mettre en place un tel processus, alors que le responsable d'un mouvement politique est actuellement détenu dans le cadre de ses activités politiques ?» se sont interrogés plusieurs des signataires de cette motion de soutien, en faveur de son élargissement. Pour le PT, «le maintien de Louisa Hanoune en prison, tout comme celui du moudjahid Lakhdar Bouregaâ et des dizaines de détenus d'opinion annoncent un tournant dans la nouvelle ère ouverte le 9 mai dernier avec son incarcération». Les avocats de Louisa Hanoune se disent, eux, nullement surpris par cette décision, «comme le reste des détenus d'opinion, elle a été incarcérée sur décision politique, c'est une injustice, il n'y a aucune raison valable pour justifier son maintien en détention». Mercredi dernier, ce collectif de défense avait refusé d'assister à l'audience qui se déroulait au niveau de la cour d'Alger pour statuer sur la demande de mise en liberté provisoire de Lakhdar Bouregaâ. «Les détenus d'opinion ont été incarcérés sur décision politique, leur libération relève d'une décision politique, tout le reste n'est que mise en scène. Nous n'avons pas entre les mains des dossiers juridiques, ces dossiers sont vides car les chefs d'accusation pour lesquels sont poursuivis des détenus ne sont condamnables par aucun texte de loi», ont déclaré les avocats réunis ce jour-là, devant le tribunal. La libération des détenus d'opinion figure aujourd'hui parmi l'une des revendications essentielles, portées par le mouvement populaire. Ce vendredi, l'Organisation des moudjahidine a joint sa voix au Hirak, pour demander, à son tour, la libération de toutes les personnes emprisonnées pour leur opinion. A. C.