Le panel des six personnalités chargé par le chef de l'Etat par intérim de piloter le dialogue inclusif auquel il a appelé depuis quelques semaines déjà, ne semble pas agréer de larges pans de l'opposition contrairement à leurs pairs de l'ex-allégeance qui, eux, accueillent favorablement la démarche. M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est ainsi que le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) récuse la démarche dans son fond même s'il salue d'éventuelles mesures d'apaisement comme l'ouverture des champs politique et médiatique et la libération des détenus d'opinion. Par la voix d'Ouamer Saoudi, député et secrétaire national du parti, l'initiative du pouvoir réel, se focalisant sur une élection présidentielle dans le cadre du présent ordre institutionnel, n'est qu'une façon de contourner les revendications du mouvement populaire du 22 février 2019. Car, explique-t-il, tout nouveau Président dans le cadre de l'actuelle Constitution ne peut être accepté par la rue. Pour sa part, le FFS (Front des forces socialistes) estime que le pouvoir de fait vient de dévoiler une liste de six membres chargés de mener un pseudo-dialogue en vue d'imposer un scrutin présidentiel au seul profit du régime. Dans un communiqué de son premier secrétaire national, le doyen des partis de l'opposition considère que cette commission «n'a de mandat que celui que les décideurs lui ont attribué afin d'encadrer un dialogue imposé au pas de charge». Pour Hakim Belahcel, les demandes de mesures de détente annoncées sont «largement insuffisantes» car «ne pouvant en aucun cas cacher les manœuvres autoritaristes du régime à travers lesquelles il vise à duper l'opinion publique nationale et internationale». Et de réaffirmer «l'exigence de la libération inconditionnelle de tous les détenus politiques et d'opinion», estimant que «seul un climat de confiance effectif ouvrirait la voie à un dialogue global, sérieux et transparent qui prend en compte les revendications du mouvement révolutionnaire populaire». Le Parti des travailleurs (PT) rejette catégoriquement la démarche du pouvoir. Pour lui, au-delà du profil des six membres du panel, le fond semble poser problème. Ramdane Youcef Taâzibt, membre de la Direction nationale du parti, regrette que le panel des personnalités n'ait pas intégré dans leurs mesures d'apaisement la libération des deux détenus politiques, à savoir la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune et le moudjahid Lakhdar Bouregaâ. Comme pour le RCD, le PT estime que toute démarche se limitant à la seule et unique élection présidentielle est vouée à l'échec car allant à contrecourant de la «révolution» en cours qui objecte la remise en cause de la gouvernance, au-delà des personnes. Dans le camp favorable à l'initiative de Abdelkader Bensalah, on retient la réaction de Noureddine Bahbouh. Le président de l'UFDS (Union des forces démocratiques et sociales) accueille favorablement l'initiative qui ,selon lui, s'inscrit en droite ligne des résolutions du forum pour le dialogue organisé le 6 juillet dernier à Alger, par les Forces du changement pour le triomphe du choix du peuple. Saluant d'ores et déjà les mesures d'apaisement annoncées telles que la libération des détenus du mouvement populaire et l'ouverture du champ médiatique, Bahbouh dit attendre les contours du dialogue en vue, lui qui s'inscrit dans la démarche d'une élection présidentielle comme solution à la crise que vit le pays. Sans surprise, le FLN (Front de libération nationale) salue, de son côté, la nomination de ce panel pour mener le dialogue auquel le parti affirme d'ailleurs apporter toute sa contribution. A noter que toutes nos tentatives de joindre d'autres partis et acteurs politiques ont été vouées à l'échec. M. K.