«Chaâb la yourid hokm 3asker min djadid » (Le peuple ne veut pas d'un Etat militaire de nouveau), «La hiwar, la chiwar, la transition obligatoire» (Ni dialogue, ni concertation, la transition obligatoire) ; ce sont là les deux slogans-phare de la marche de ce 23e vendredi. Une marche marquée par une pléthore d'événements intimement liés au mouvement dont entre autres, le panel de six personnalités proposé par le pouvoir et présenté comme une réponse au mouvement tant, les six personnalités sont issues du peuple et connues sur la place publique comme étant des personnalités ayant accompagné le Hirak et épousé ses thèses dès le début. Des personnalités qui ont accepté de jouer les intermédiaires entre le pouvoir et le Hirak, et qui se disent prêtes à répondre favorablement à toutes les demandes du Hirak et préparer le terrain pour le retour du pays à la normale avec comme finalité les élections présidentielles avec tout ce que cela suppose comme conditions dont entre autres une commission indépendante de préparation et de supervision des élections. Cependant, à voir la réaction des milliers de marcheurs d'hier, tout porte à croire que les semaines à venir vont être très corsées au regard des deux positions qui s'affrontent sur le terrain du Hirak, à savoir d'un côté les partisans d'une élection présidentielle dans l'urgence, et de l'autre, une période de transition au cours de laquelle seront mises sur la table toutes les questions liées au système et au style de gouvernance y compris les réformes de la Constitution qui devront toucher la séparation des pouvoirs, le caractère jacobin et le régime présidentiel, la justice indépendante, les libertés individuelles et collectives, etc., avant d'aller vers une élection présidentielle Ainsi, hier encore, les milliers de marcheurs ont longuement scandé les mots d'ordre hostiles au pouvoir, et réclamé comme cela se fait depuis le mois d'avril dernier, le départ du système dont ceux qui le symbolisent actuellement, Bensalah et Bedoui, la libération des détenus et une transition démocratique réelle. Les marcheurs qui ont encore une fois, bravé la chaleur torride du mois de juillet, étaient, comme toujours, drapés d'emblèmes aux couleurs nationales et d'autres aux couleurs amazighes. La marche qui a été rehaussée par la présence de Nadia Matoub, qui a tenu à marcher aux côtés des familles des détenus de Haïzer qui sont toujours là , avec les milliers de marcheurs à réclamer la libération immédiate et inconditionnelle de leurs enfants injustement incarcérés pour délit de port d'emblème amazigh, s'est déroulée dans un calme total et sans aucun débordement, alors que les éléments des services de sécurité sont restés discrets et à l'écart. Y. Y.