Le comité national pour la libération de Louisa Hanoune estime que le pouvoir a une chance inouïe de «convaincre de sa démarche politique portant dialogue inclusif en procédant à la libération de tous les détenus d'opinion et ceux politiques». M. Kebci - Alger (Le Soir) - Pour la coordinatrice dudit comité qui animait, hier dimanche, une conférence de presse, les choses se doivent d'être clarifiées. «Il y a, selon Zohra Drif-Bitat, une volonté de dénaturer la réalité pour justifier une option politique, pas celle que des millions d'Algériens réclament depuis le 22 février dernier». Par l'incarcération de Hanoune qui a bouclé, hier, son 81e jour de détention provisoire à la prison civile de Bilda après avoir été entendue par le juge d'instruction près le tribunal militaire de Blida dans le cadre de l'enquête ouverte contre Athmane Tartag, Mohamed Mediène et Saïd Bouteflika, poursuivis pour «atteinte à l'autorité de l'armée et complot contre l'autorité de l'Etat», «on a voulu faire taire une voix qui n'a pas cessé de combattre l'oligarchie et les ministres qui travaillaient pour les intérêts des oligarques», affirme, pour sa part, Ramdhane Taâzibt, cadre dirigeant du PT qui regrette le fait que l'on ait «déjà tracé l'objectif» du dialogue auquel appelle le pouvoir réel. Nous vivons une véritable révolution qui a ses normes et qui exige un changement radical qu'une élection présidentielle ne peut incarner». Pour lui, «seule l'élection d'une Assemblée constituante» est à même de concrétiser le changement auquel aspirent les millions d‘Algériens qui, depuis le 22 février écoulé, battent le pavé chaque vendredi. Et de relever des «contradictions» dans les déclarations des membres du panel en charge dudit dialogue concernant les mesures d'apaisement, notamment la libération des détenus politiques et d'opinion. Revenant sur la rencontre du 27 mars dernier avec le frère conseiller du Président déchu et de l'ex-responsable du défunt DRS, à l'origine de l'incarcération de la secrétaire générale du PT, Taâzibt qualifie ce conclave de «rencontre banale» qui relevait des «missions» de tout responsable politique tant Hanoune était réputée pour sa «quête permanente de solutions nationales». Une incarcération que Me Seddik Mouhous et Saheb Hakim, qui viennent de rejoindre le collectif de défense de la secrétaire générale du PT, qualifient «d'atteinte à sa liberté et à l'exercice politique». «Sa place est en dehors de la cellule. C'est une affaire politique qui exige une solution politique», soutient Me Mouhous. Pour Me Saheb, la détention provisoire de Hanoune est une criminalisation du fait et de l'acte politiques, c'est une atteinte à la conscience démocratique. C'est une accusation qui n'existe pas et qui ne résiste pas à l'épreuve de la raison». Par ailleurs, le comité national pour la libération de Louisa Hanoune invite ceux qui ne se sont pas exprimés sur les nombreuses atteintes intolérables au multipartisme, à la liberté d'expression et de manifestation, à se manifester et à agir ensemble par tous les moyens de la démocratie car à travers l'injustice que subissent un responsable d'un parti politique, un moudjahid (Lakhdar Bouragaâ) et des jeunes (porteurs de l'étendard amazigh), c'est la révolution du 22 février qui est attaquée et qu'on veut faire avorter». M. K.