Outre la remise en liberté de Louisa Hanoune, la question de la libération de tous les détenus est au cœur des revendications des partis, des organisations et personnalités engagés dans le pacte politique pour une véritable transition démocratique. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, est à son troisième mois d'incarcération. Elle est la première responsable d'un parti politique à être emprisonnée pour ses positions depuis la fin de la tragédie nationale. Une nouvelle demande de libération provisoire de Mme Hanoune a été déposée, il y a quelques jours, auprès du tribunal militaire de Blida, par le collectif des avocats et elle sera examinée aujourd'hui par la chambre d'accusation du tribunal de Blida. Il s'agit de la troisième demande, après celles introduites le 20 mai et le 23 juin derniers et qui ont été refusées, malgré la dégradation de son état de santé et les multiples appels de la classe politique et de plusieurs autres voix pour sa libération immédiate. «La santé de Louisa Hanoune, atteinte de plusieurs maladies chroniques, se dégrade dangereusement, nécessitant les meilleures conditions de soins hors du milieu carcéral», ont insisté les avocats assurant que la pasionaria du PT présente toutes les garanties qu'une fois libérée elle restera à la disposition de la justice. Convoquée par le tribunal militaire de Blida en qualité de témoin, le 9 mai dernier, Mme Hanoune a été placée le même jour sous mandat de dépôt pour «complot» contre l'Etat et l'armée. Elle est également poursuivie pour «atteinte à l'autorité de l'armée» et «complot contre l'autorité de l'Etat», ceci dans le cadre de l'affaire impliquant le frère cadet du Président déchu, Saïd Bouteflika, et des généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène, dit Toufik. Pour le PT, la détention provisoire «est une sanction provisoire qui dure». «Louisa Hanoune n'a absolument rien à faire en prison. Comme pour elle, les portes des prisons doivent s'ouvrir pour libérer tous les détenus politiques et d'opinion. Le maintien en détention de Louisa Hanoune, de Lakhdar Bouregaâ et de tous les autres détenus d'opinion est insupportable et inacceptable», dénonce Ramdane Taazibt, cadre au sein de cette formation politique. Ce dernier rappelle que la question de la libération de tous les détenus est au cœur des revendications des partis, des organisations et personnalités engagés dans le pacte politique pour une véritable transition démocratique. «C'est une exigence démocratique non négociable. C'est aussi une question de décantation pour tous. Louisa Hanoune doit retrouver sa liberté. Sa place est à la tête du PT et dans la révolution avec les millions de citoyens», affirme Taazibt. Pour le parti dirigé par Louisa Hanoune, l'injustice qui frappe cette femme politique est dénoncée au niveau national par les partis du camp démocratique, des syndicats, des organisations de défense des droits de l'homme, mais aussi à l'échelle mondiale, où une campagne pour sa libération est menée dans 80 pays. Le PT demeure persuadé que l'incarcération de leur chef est arbitraire et vise à «étouffer» une voix qui cherche à trouver une issue à la grave crise qui secoue le pays. «Aucun crédit ne peut être donné à un quelconque dialogue ou initiative, si Louisa Hanoune, le moudjahid Bouregaâ et tous les détenus d'opinion ne sont pas libérés.» Par ailleurs, le collectif Libérons l'Algérie dénonce et condamne fermement toutes les arrestations arbitraires et appelle à la libération immédiate et sans condition des détenus du hirak. Il exige également la cessation des intimidations à l'encontre des manifestants, des activistes et des militants.