Le mouvement populaire, déclenché contre le système politique le 22 février, a entamé le mois d'août avec la même puissance de mobilisation et de détermination. Sous des températures caniculaires, les citoyens ont investi les différentes wilayas du pays, avec les mêmes mots d'ordre, dont les principaux sont le rejet de toute élection et de tout dialogue avant le départ des symboles du système à leur tête le chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah et celui du gouvernement, Noureddine Bedoui. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Dans la capitale où la mobilisation est toujours forte, le panel de dialogue conduit par l'ancien président de l'APN, Karim Younès, est catégoriquement rejeté par les manifestants qui ont haussé le ton à l'égard du pouvoir qui refuse de répondre aux revendications populaires, notamment le départ de Bedoui et de Bensalah. Karim Younès a été ciblé par des manifestants lors du 24e acte de la mobilisation nationale contre le système. Très remontés contre le pouvoir, ils ont réitéré le slogan rejetant le dialogue tant que les figures contestées du système sont en place. Convergeant comme d'habitude vers le centre d'Alger, où un dispositif sécuritaire énorme a été déployé comme chaque vendredi, les manifestants ont ciblé également le chef d'état-major de l'armée qui tient à l'élection présidentielle malgré le rejet populaire. Ils ont lancé des slogans en faveur de l'instauration d'un Etat civil et non militaire, d'une République démocratique où chaque citoyen jouira de tous ses droits. Les manifestants ont rappellé l'expérience égyptienne où la Révolution de 2011 a été confisquée par les militaires qui ont pris le pouvoir, imposant une dictature aux citoyens. De même qu'ils ont renouvelé l'appel à la libération des détenus d'opinion, citant le moudjahid Lakhdar Bouregaâ et les jeunes porteurs du drapeau amazigh dont les images de certains figuraient sur des pancartes. «Le peuple veut le changement» a été l'un des slogans qui a fait vibrer les rues de la capitale où les manifestants promettent plus de radicalisation de la contestation, en insistant sur la préservation de son caractère pacifique qui reste leur l'arme forte qui résiste à tous les aléas : le temps, les manœuvres, les manigances, les tentatives de division et autres tentatives de récupération. Les manifestants ont fait montre d'une grande détermination à poursuivre leur mouvement jusqu'à son terme. K. A.