Au 24e vendredi de protestation consécutif du peuple contre les tenants du pouvoir prédateur pour une Algérie libre et démocratique, la détermination des marcheurs à Annaba est toujours intacte, même si leur nombre est quelque peu réduit comparativement aux semaines précédentes du fait de la chaleur étouffante provoquée par des feux de forêt sur les hauteurs du mont de l'Edough. La mobilisation des manifestants a débuté vers les coups de 14 h. Leur point de ralliement est toujours fixé au centre-ville, sur le cours de la Révolution. Jeunes et moins jeunes des deux sexes, couples avec enfants et même des personnes aux besoins spécifiques sont sortis par milliers, l'emblème national haut brandi ou noué autour du cou pour signifier leur dégoût de ceux qui se sont approprié les biens du peuple. Sans dévier du caractère pacifique de leur révolte, les marcheurs annonçaient une autre étape dans leur mouvement : la menace de la désobéisance civile. Brandissant des banderoles et pancartes comme chaque vendredi, ils exigent aussi le départ de toutes les figures ayant incarné le système honni par le peuple. Sur l'une des pancartes brandies par les protestataires, on peut lire : «1962 : la libération de la terre; 2019, la libération du peuple». Un autre nom bien connu ici et qui revient également dans les dénonciations de la population de Annaba est celui de Baha Eddine Tliba, accusé d'être lié au grand trafic du foncier qui a marqué ces dernières années la quatrième ville du pays. Les manifestants réclament sa traduction autant que ceux qui l'ont précédé devant les tribunaux pour répondre de son enrichissement rapide et douteux. Durant plusieurs heures, les manifestants à l'instar des autres régions du pays ont poursuivi leur mouvement de protestation dans un climat pacifique et bon enfant. A. Bouacha