La situation est toujours aussi tendue au Rassemblement pour la culture et la démocratie. Athmane Mazouz met au défi les détracteurs du président du RCD de convoquer « une session du conseil national ou un congrès extraordinaire ». Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Le document publié, jeudi, sur Facebook, par le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie continue de faire des remous. Intitulé « Où va le RCD ?» ce texte, signé par une quarantaine de cadres de ce parti, est un véritable réquisitoire contre Mohcine Belabbas. « Le RCD n'a jamais été autant en danger depuis sa création. «Nous nous adressons à vous, aujourd'hui, en tant que secrétaires nationaux, membres du conseil national, responsables des structures locales et élus du parti. Espérant voir la sagesse l'emporter, nous avons été patients et disciplinés. Avant d'entreprendre cette démarche, combien d'entre nous ont essayé d'appeler à la raison, la discussion et la transparence ? Quelques-uns ont été reçus pour s'entendre dire qu'il n'y a aucun malaise et que tout va très bien, d'autres n'ont pas pu avoir d'«audience», d'autres enfin se sont adressés à une personne qui restait sourde à des interrogations légitimes et sincères. Se taire plus longtemps, c'est accepter de voir le RCD sombrer au moment où le peuple et le pays ont le plus besoin de lui. Qui ne dit mot consent ! » précisent les signataires de ce texte en s'adressant personnellement au premier responsable du parti. La liste des accusations est particulièrement longue : «Sur le plan organisationnel, le RCD est pris en otage par deux personnes. Vous et votre homme de main, Ouamar Saoudi ; vos intimes communiquent à tort et à travers et interviennent dans l'organisation du parti. Vous avez accusé Samira Messouci d'avoir «mérité» son sort. Selon vous, c'est une agitée qui cherchait à être interpellée. Il ne vous reste plus qu'à énoncer le verdict de sa condamnation ! ; un communiqué scellant une alliance avec un groupe où figure un certain Mourad Dhina, ancien chef du FIDA (branche armée des GIA spécialisée dans l'assassinat d'intellectuels) a été signé par vous, sans jamais informer votre secrétariat national. Le silence du parti après l'agression de l'ex-président du RCD (Saïd Sadi), à Béjaïa, a révolté bon nombre de citoyens ; votre entreprise de démantèlement du Rassemblement est bien entamée (…) ». En publiant ce texte, la direction du parti a assuré sa volonté de « permettre un débat dans la transparence sur le RCD, son fonctionnement et son histoire ». « Le document en question n'a jamais été adressé officiellement au parti. Le chef de cabinet du président a défié ses initiateurs de donner une quelconque preuve de cet envoi. C'est un document qui a été distribué aux adversaires du RCD et notre réaction a été d'anticiper sur tout ça. C'est un courrier anonyme qui s'attaque au parti et à ses symboles », indique Athmane Mazouz, secrétaire national chargé de la communication en assurant « qu'il n'y a pas de crise au sein du parti ». Mazouz estime que les cadres et élus qui s'opposent à la ligne politique de la direction actuelle ont la légitimité de convoquer les instances du RCD. « Nos statuts sont très clairs, tout militant peut demander la convocation d'une session du conseil national et même d'un congrès extraordinaire. Si les rédacteurs du document estiment qu'ils sont majoritaires, ils n'ont qu'à faire appliquer les statuts du parti. Le débat a toujours été ouvert, celui qui estime qu'il existe des dérives n'a qu'à réagir dans le cadre des textes et dispositions du parti .» Des propos qui sonnent comme un défi lancé aux adversaires de Mohcine Belabbas. T. H.