Bien que le calme semble caractériser la rentrée 2019-2020, l'année scolaire risque d'être perturbée en raison des deux dossiers chauds qui feront l'actualité sans nul doute, la réforme du bac tant attendue et l'introduction de l'anglais au cycle primaire. Pour le nouveau ministre de l'Education nationale qui se veut discret, tous les moyens ont été déployés pour assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire qui intervient cette année dans un contexte particulier. Et si Abdelhakim Belabed avait anticipé sur la révolte des diplômés des écoles normales supérieures en annonçant leur priorité dans le recrutement dans le secteur de l'éducation, en précisant que «le gouvernement a donné son accord pour la prise en charge des diplômés des ENS en leur donnant la priorité dans le recrutement dans le secteur» et en jouant sur la carte de la disponibilité des manuels scolaires évitant les scandales des années précédentes, il doit se préparer pour les deux chantiers lourds à savoir la réforme du bac et l'apprentissage de l'anglais dans le programme des élèves du palier primaire. Pour ce dernier, il a indiqué que ses services «ont entamé une réflexion sur les modalités d'introduction de l'enseignement de l'anglais dès le cycle primaire». Le nouveau ministre ne s'en cache pas et soutient l'idée de son homologue de l'enseignement supérieur, estimant que la langue de Shakespeare est aujourd'hui la plus parlée dans le monde et qu'il serait «judicieux» de l'intégrer dans son secteur. S'agit-il d'une idée ou d'un projet ? Une confusion totale jumelée à une opacité caractérise ce sujet lorsqu'on sait que l'enseignement du français, qui est programmé dès le primaire représente encore aujourd'hui, une difficulté pour de nombreux étudiants avec le manque d'enseignants notamment dans les régions du Sud. «Qu'en serait-il avec l'introduction de l'anglais ? A-t-on l'encadrement nécessaire pour cette tâche, si toutefois, le gouvernement de Bedoui s'entêterait à l'appliquer ? Autant de questions sans réponses que le personnel éducatif se pose. Pour ce qui est de la réforme du baccalauréat annoncée en grande pompe depuis quelques années pour cette rentrée scolaire 2019-2020 pour sa mise en application en vue de prendre sa forme finale en 2021, le projet mené par l'ancienne ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, serait en train de pâtir. A en croire le désormais, premier responsable du secteur, le dossier de la réforme du baccalauréat «est encore en cours d'étude», ajoutant, à ce propos, que «plusieurs mesures seront dévoilées ultérieurement ». Par ailleurs et selon des sources proches du dossier en question, le projet sera bien présenté par le ministre de l'Education, à l'occasion de la rentrée parlementaire, en septembre. Un projet sans les touches de Benghebrit, soit une réforme qui n'aura que le nom et ne gardera que les grandes lignes. Le nombre de jours d'examen, actuellement de cinq, sera ramené à trois et demi seulement, grâce à la nouvelle articulation de l'examen qui se déroulera en deux temps. En effet, il y aura une première partie du bac qui se déroulera à la fin de la deuxième année secondaire pour permettre d'examiner les candidats dans les matières dites secondaires. La deuxième partie du bac, qui aura lieu au bout de la troisième année secondaire, portera sur les matières à haut coefficient. Quant aux matières dites «identitaires», comme l'histoire, l'éducation islamique et l'arabe, elles garderont le statut de matières essentielles et figureront à l'examen final en troisième année secondaire. Faut-il rappeler que les partenaires sociaux avaient approuvé la révision du déroulement des épreuves du baccalauréat, considérant cette révision comme un véritable baromètre du niveau des élèves qui leur permet également de ne pas perdre leurs efforts durant ces deux années au lycée. En attendant la naissance de ce projet en souffrance, les différents syndicats attendent la rentrée pour voir plus clair. Ilhem Tir