L'ex-président de l'Assemblée populaire nationale déchu Saïd Bouhadja a annoncé, hier matin samedi, au centre culturel islamique Ahmed-Hamani de Jijel que «l'élection présidentielle aura lieu le mois de décembre prochain». L'ex-président de l'APN a annoncé la couleur lors d'une rencontre de sensibilisation et de mobilisation devant des dizaines de citoyens pour la prochaine élection présidentielle, organisée par la coordination nationale de la société civile qui refait surface lors de chaque échéance électorale. Bouhadja estimera que «la prochaine élection présidentielle est une chose capitale dont nous avons besoin», appelant à une forte mobilisation des Jijeliens pour prendre part au prochain scrutin». «Il est impératif que le dialogue soit positif et objectif pour qu'on puisse atteindre un consensus global», a-t-il dit. Abordant le Hirak, l'hôte de Jijel, dont l'intervention a été perturbée par des citoyens qui ont contesté les anciennes méthodes des initiateurs de cette rencontre, a affirmé que le Hirak est un ensemble de tendances politiques. «Il y a ceux qui veulent l'intérêt du pays et d'autres qui ont des intérêts particuliers ou idéologiques», ajoutant qu'il nous a permis d'atteindre un certain nombre d'objectifs dont le refus du 5e mandat, sachant qu'il a collecté des signatures au profit du Président déchu. Il parlera également de la «redynamisation de la justice dans la lutte contre la corruption soulignant que la liste des corrupteurs est encore longue». Sur sa lancée, Saïd Bouhadja, qui serait tenté par le poste du SG du FLN, selon une source locale, a affiché son soutien aux lois de la République en rejetant en bloc la légitimité de l'état de fait dont il était victime du temps où il était le président de l'APN précisant que «notre objectif est comment rétablir la confiance aux citoyens qui est une affaire de tous et non une affaire d'un parti politique». Il a mis en avant la nécessité de satisfaire les atteintes du peuple concernant la tenue d'une élection libre et transparente. En farouche défenseur de la feuille de route du pouvoir concernant l'Instance de contrôle de l'élection présidentielle qui sera créée prochainement, l'orateur a révélé qu'«elle sera indépendante et elle va remplacer le gouvernement, les walis, les présidents des assemblées populaires, ce qui va garantir, selon lui, la tenue d'une élection libre et transparente». Sans aller par trente-six chemins, l'ex-président de l'APN a affiché sa ferme opposition à ceux qui réclament la tenue «d'une période de transition qui est synonyme d'anarchie», a-t-il souligné. S'agissant de l'Instance de contrôle de l'élection présidentielle, Bouhadja a révélé qu'elle sera composée de 50 personnalités connues, des cadres compétents et des représentants de la société civile. Il n'a pas tari d'éloges à l'égard de l'ANP et son chef, en l'occurrence le général de corps d'armée Gaïd Salah, qui s'est acquitté de ses missions. «Les messages du chef d'état-major sont importants car ils nous permettent d'éviter les dérapages», a insisté le hôte de Jijel qui n'a pas soufflé mot sur le sujet qui fâche, à savoir les interpellations des hirakistes . Il a lancé par ailleurs un appel pour une forte mobilisation en vue de prendre part au prochain scrutin. Notons enfin que le DG de l'ENTV a dépêché une équipe pour filmer tout le meeting de Bouhadja qui s'est déroulé sur un air de campagne en cette conjoncture où le pouvoir a du mal à ressusciter ses relais et ses clientélistes. B. M. C.