Le président de Talaie Al Houryet, Ali Benflis, a plaidé la création d'une «autorité électorale indépendante spéciale» chargée, indique-t-il, de la préparation, de l'organisation et du contrôle du processus électoral présidentiel, de la révision des listes électorales à la déclaration des résultats. « L'élection présidentielle est la voie la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays au plan politique, sécuritaire, économique et social, à la condition que soient réunies les conditions politiques, institutionnelles et légales et un environnement favorable pour la tenue d'un scrutin permettant, pour la première fois, au peuple algérien d'exercer librement le choix de son président de la République sans que sa volonté ne soit dévoyée», indique-t-il. Ali Benflis, insiste, à cet effet, sur la création d'un climat favorable pour la réussite du vote en prenant des mesures de confiance et d'apaisement ainsi que des signes forts de la part des autorités qui doivent exprimer leur ferme volonté d'assurer la sécurité et la transparence des élections. Il faut également, poursuit-il, le départ du gouvernement actuel désigné par le président déchu, qui est (gouvernement, ndlr) devenu un facteur essentiel du blocage actuel, un obstacle à une procédure calme et sérieuse pour le dialogue national et un véritable handicap pour la bonne gestion des affaires publiques, et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales pour la conduite des affaires. Le président de Talaie Al Houryet met également en avant la nécessité de modifier la loi électorale en vigueur pour éliminer, dit-il, les falsification, combler les carences et revoir la structure de l'encadrement du parcours électoral, lever les obstacles au libre choix des électeurs et garantir un vote honnête, correct et transparent. « La tenue d'élections présidentielles selon ces conditions permettra au peuple d'exercer les pouvoirs que lui confère la constitution par le biais des articles 7 et 8», observe-t-il. Pour sa part, le parti El Bina a, par la voix de son président, Abdelkader Bengrina, appelé, avant-hier dimanche à Alger, à éviter de noyer le dialogue par des personnalités ou entités non représentatives du peuple, insistant sur la nécessité de répondre aux revendications, réelles et objectives, du «Hirak» et de considérer les conclusions du dialogue comme souveraines, contraignantes et fondatrices d'un système juridique garantissant la transparence et la régularité. «L'aboutissement du dialogue national dépend de la volonté politique du pouvoir à prendre en compte ses conclusions de concrétiser toutes les garanties de transparence et de régularité de la prochaine échéance présidentielle et de respecter la volonté du peuple et de son libre choix», indique-t-il. S'exprimant en marge d'une rencontre avec une délégation de l'Instance nationale du dialogue et de la médiation (INDM) conduite par Karim Younes dans le cadre des consultations de cette dernière avec les forces politiques et différentes élites nationales, Abdelkader Bengrina a suggéré une série de garanties à assurer en vue de consolider la confiance entre les parties au dialogue. Principalement la poursuite de l'accompagnement du Hirak par l'Armée nationale populaire (ANP) en garantissant la régularité de l'élection et sa protection contre d'éventuelles influences de prolongements de l'ancien régime. Insistant sur la nécessité d'écarter toute personne et entité rejetée par le «Hirak», le président du parti el Bina a également appelé à mettre le dialogue à l'abri des interférences et pressions politiques afin de ne pas dévier de sa démarche qui doit déboucher sur la réunion des conditions de régularité de l'élection présidentielle.