La démonstration de force populaire lors du 31e vendredi de mobilisation a donné un nouveau souffle aux partisans de la transition, notamment le Collectif de la société civile pour une transition démocratique et pacifique et les forces de l'Alternative démocratique. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Stigmatisés par le discours du pouvoir, les partisans de la transition démocratique, au sein de la société civile et de la classe politique, reviennent à la charge. Après les imposantes marches de vendredi dernier dans plusieurs wilayas, durant lesquelles les Algériens ont exprimé le rejet de l'élection présidentielle dans le contexte actuel, ils soutiennent que seule une transition démocratique permettrait au pays de sortir de l'impasse. Les partis membres des forces de l'Alternative démocratique, composées du FFS, RCD, PT, PST, UCP, MDS et le PLD ainsi que la LADDH, ont tenu, hier soir au siège du FFS, une réunion, la première après la grande mobilisation du 31e vendredi. La veille, le Collectif de la société civile pour la transition démocratique et pacifique a organisé une rencontre à Alger, où il était question de la situation politique du pays, à la lumière des marches de vendredi et des mesures répressives du pouvoir. «Nous estimons que notre initiative tient toujours la route, la démonstration populaire de ce vendredi nous conforte dans notre analyse. Le front du refus s'élargit et se renforce contre le coup de force du système. La classe politique et la société civile sont interpellées par la rue en vue de se mettre clairement du côté du changement en phase avec l'engagement des citoyens à arracher le changement», explique Said Salhi, vice-président de la LADDH, dans une déclaration au Soir d'Algérie. Dans un communiqué rendu public à l'issue de la réunion, le Collectif de la société civile pour la transition a fait état de sa volonté de s'ouvrir vers d'autres acteurs de la société civile qui s'inscrivent dans la rupture avec le système, notamment au niveau local. Il s'agit, pour lui, de chercher les voies et moyens de renforcer l'initiative pour le changement effectif du système via une transition démocratique et pacifique. Le Collectif a dénoncé les arrestations arbitraires qui ont ciblé des dizaines de citoyens, lors de la marche pacifique des étudiants du mardi 17 septembre, s'indignant de la mise en détention des militants pour la démocratie, dont Samir Benlarbi et Foudil Boumala, poursuivis sur la base de leurs opinions et leurs engagements en faveur du changement pacifique. «Ces arrestations, rajoutées à celles des autres semaines, traduisent la volonté manifeste du pouvoir d'opter pour la répression comme seule perspective du dépassement de sa propre crise. Sinon, comment expliquer la décision invraisemblable et anticonstitutionnelle prise par le chef de l'état-major de l'armée, de fermer la capitale le vendredi devant les citoyens des autres wilayas et de les soumettre à des mesures punitives totalement arbitraires», souligne le Collectif. Il s'agit là, a-t-il précisé, d'une «dérive autoritaire» qui menace toutes les libertés garanties par la Constitution et les textes internationaux relatifs à la protection des droits de l'Homme ratifiés par l'Algérie. Dans ce contexte, il a réclamé la libération de l'ensemble des détenus d'opinion et l'arrêt de la répression, appelant les partis politiques et les personnalités à se positionner clairement du côté du peuple et d'être à la hauteur de ses aspirations pour le changement vers la nouvelle République démocratique sociale et civile. K. A.