Le mouvement populaire du 22 février 2019 a charrié une «inéluctable reconfiguration de la scène politique dans son sillage», mettant à nu un «personnel politique usé et largement discrédité dans l'opinion publique». M. Kebci - Alger (Le Soir) - C'est là la conviction du RCD. Dans un communiqué sanctionnant la réunion mensuelle de son secrétariat national tenue vendredi, le parti que préside Mohcine Belabbas relève, dans ce sens, que «les partis du pouvoir sont quasiment interdits d'activités publiques par le peuple et que ceux de l'opposition, qui ont succombé à la clientélisation par le biais de la police politique, peinent à sortir la tête de l'eau». Et de mettre sur le compte de ce mouvement, la dissidence tentée, ces derniers temps, par des cadres et militants du parti, essentiellement de Tizi-Ouzou. Une campagne de «déstabilisation», menée par «ceux qui conçoivent toujours le parti comme un simple groupe de pression» menée contre le RCD qui a, «depuis son quatrième congrès, édifié sa politique sur la protection de son autonomie de décision et la réunion de conditions pour jeter les bases de la construction d'un parti national». Et de se faire plus précis dans ce qui semble être une «réplique politique» à ces cadres dissidents, les accusant de disputer «la carte kabyle à des clients du régime en vue de redistribuer des strapontins et des privilèges à leurs ouailles». A ces derniers, la direction nationale du RCD affirme que le parti «ne saurait en être le réceptacle», un parti «fort de son programme qui cristallise les idéaux et les luttes de générations de militants pour une Algérie libre, plurielle, démocratique et solidaire» et qui «milite pour aider le peuple algérien à s'émanciper et à décider de son sort». Ouvert pour abriter des courants de pensée progressiste, le RCD estime que «l'heure n'est pas à la singularisation», lui qui dit «œuvrer, avec d'autres forces et courants politiques et la société civile, pour populariser et regrouper le plus grand nombre d'acteurs autour d'une plateforme de transition avec ses instruments et ses mécanismes». Pour le parti progressiste, «l'objectif est de faire de l'implantation des forces du Pacte pour l'alternative démocratique, à travers différentes wilayas, des lieux de débat, d'animation et de structuration du projet de transition. C'est à cette seule condition que nous pourrons aider à concrétiser un rapport de force en faveur d'une transition démocratique et pacifique». Abordant la situation générale du pays, le RCD relève, une fois de plus, «l'obstination de Gaïd Salah à installer un Président potiche et les injonctions au gouvernement pour ouvrir les secteurs juteux, comme celui des hydrocarbures, aux multinationales sont une provocation contre le peuple en révolution». Au-delà du «caractère antinational de la démarche, le pouvoir de fait étale son désarroi devant une contestation qui revendique la rupture avec un ordre qui s'est établi contre la volonté du peuple», estime encore le RCD qui salue «l'extraordinaire mobilisation des citoyennes et des citoyens contre la projet de loi sur les hydrocarbures et le projet de loi de finances qui introduit des dispositions que seul un pouvoir légitime et légal peut engager». M. K.