Contrairement aux promesses des membres du Syndicat national des magistrats, le verdict du procès, mardi dernier, des six jeunes croupissant depuis quatre mois en prison pour avoir brandi l'emblème amazigh lors des manifestations du vendredi, n'a pas été rendu, hier. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Les nombreux citoyens, entre parents, proches, personnalités et chefs de partis ayant tenu un rassemblement de soutien aux détenus devant le tribunal de Sidi-M'hamed, en plein cœur de la capitale, étaient anxieux à l'idée de voir reporté le verdict de six parmi les nombreux détenus pour port de l'emblème amazigh lors des manifestations du vendredi. Ceci, malgré la promesse du président du Syndicat national des magistrats , en grève illimitée depuis dimanche dernier, que «les juges rendraient les verdicts dans toutes les affaires jugées malgré la grève », comme il l'avait affirmé, hier à notre confrère Liberté. Une anxiété et une crainte qui se sont révélées, puisque, peu avant la mi-journée, les présents parmi lesquels on pouvait distinguer Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, Fetta Sadat, députée et membre de la direction nationale du RCD, Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle du FFS, Fethi Gheras, coordinateur national du MDS, Ramtane Taâzibt et Nadia Chouitem, députés et cadres dirigeants du PT et des membres du comité national pour la libération des détenus, ont été informés que le verdict n'allait finalement pas être rendu. Ce qui a poussé nombre des présents à rejoindre la marche des étudiants qui était à son 36e épisode hebdomadaire. Ce qui fait que les six prévenus, placés en détention provisoire pour port de drapeau amazigh, en l'occurrence Bilal Bacha, Khaled Oudihat, Hamza Meharzi, Tahar Safi, Messaoud Leftissi et Djaber Aïbèche, et poursuivis pour «atteinte à l'unité nationale» et «atteinte à l'intégrité du territoire national», devraient encore attendre le verdict, le procureur ayant requis, la semaine écoulée, deux ans de prison ferme et une amende de 100 000 dinars contre chacun d'eux. Et certainement que l'autre verdict, attendu pour ce mercredi, par le tribunal de Bab-el-Oued concernant cinq autres détenus du mouvement populaire, Boudjemil Mohand, Idir Ali, Karoun Hamza, Lekhel Kamel et Okbi Akli, subira le même sort, soit un report forcé en raison du débrayage illimité des magistrats. Des détenus contre lesquels le procureur de la République près ledit tribunal avait requis, mercredi dernier, une peine de 18 mois de prison ferme et une amende de 100 000 dinars. Ceci dit, le RCD a exprimé, durant la journée d'hier, son «inquiétude» à l'endroit de cet impact de la grève des magistrats sur le sort des détenus d'opinion. Dans un communiqué de son secrétaire national aux affaires juridiques, Djamel Benyoub, le parti « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus de la révolution du Sourire». Le parti que préside Mohcine Belabbas, qui dit militer pour «l'innocence totale» des détenus d'opinion, se demande «qui se cache derrière le prolongement de la détention du moudjahid Lakhdar Bouregaâ, et quel est le sort des 11 détenus jugés la semaine dernière et qui ont attendu le prononcé du verdict, pour hier mardi, pour les six jeunes du tribunal de Sidi M'hamed et aujourd'hui pour ceux du tribunal de Bab-el-Oued ». Le RCD se déclare «solidaire des détenus et de leurs familles qui souffrent en silence à cause de la mise des leurs en détention provisoire, sans aucun référent juridique». M. K.