Véritable sonnette d'alarme que celle qu'a tirée le ministre des Finances à propos de l'état des finances de la Caisse nationale des retraites. M. Kebci - Alger (le Soir) - Mohamed Loukal ,qui s‘exprimait, avant-hier jeudi, à la fin des débats au niveau de l'Assemblée populaire nationale autour du projet de loi de finances 2020, n'a pas été par trente-six chemins pour reconnaître l'état lamentable des finances de la Caisse nationale des retraites. Une caisse qui accusait un déficit de l'ordre de 600 milliards de dinars en 2018, augmentant sans cesse et pouvant atteindre les 800 milliards de dinars en 2020, selon le ministre. Un «déséquilibre structurel aigu» difficile à maîtriser, de l'aveu même du ministre pour qui «l'absence de réserves à court terme et la non application de réformes à moyen et à long terme, accentueront ce déficit avec une moyenne annuelle de 2,5%, voire 3% tout au long de la prochaine décennie». Pour Loukal, il n'est plus recommandé de ne compter que sur le concours du budget de l'Etat pour couvrir ce déficit de manière entière et permanente», un déficit que le financement non-conventionnel a comblé à hauteur de 500 milliards de dinars. Et au ministre des Finances de décliner l'antidote à ce déficit qu'il explique partiellement par la «situation économique du pays», plaidant pour un traitement durable de ce déficit en travaillant à «l'amélioration de la croissance économique qui favorise l'offre de postes d'emploi pour hisser le nombre de participants à la Caisse». Par ailleurs, le ministre des finances a tenu à préciser que la dernière note de la Banque d'Algérie (BA) relative à l'obligation de déclarer l'origine des dépôts bancaires en devises, ne concerne que les étrangers. Pour Loukal, «la dernière note de la BA faisant obligation de justifier de l'origine des fonds en devises, est destinée exclusivement aux étrangers, comme exigé par l'article 72 de la loi de finances 2016». Pour rappel, la Banque d'Algérie avait demandé aux banques, dans une correspondance datée du 27 octobre écoulé, que «toute alimentation d'un compte devises pour un montant égal ou supérieur à l'équivalent de mille (1 000) euros, doit être appuyée, préalablement, par une déclaration douanière d'importation de ce montant». Une note qui repose également, explique encore Loukal, sur le règlement du Conseil de la monnaie et du crédit du 21 avril 2016, qui énonce l'obligation de déclarer les montants en devises détenus par les voyageurs résidents et non-résidents. Et au ministre des Finances de rappeler qu'il avait personnellement exempté les citoyens, en juin 2018, lorsqu'il était gouverneur de la Banque d'Algérie, de déclarer la source d'alimentation en monnaie nationale et en devises. Une mesure «incitative qui a permis de drainer environ 500 millions de dollars en nouveaux dépôts en seulement 7 mois», a ajouté Loukal. Aussi, l'ensemble des banques publiques procéderont, dans les trois mois à venir, à la commercialisation des produits de la finance participative. Des produits qui courent l‘objectif, selon le ministre des Finances, «d'attirer une partie des capitaux se trouvant dans le marché parallèle, regroupant un tiers de la masse monétaire en circulation, soit 4 500 mds DA dont 2 000 mds DA destinés au financement du foncier et le commerce et 2 500 mds DA thésaurisés par les particuliers». M. K.