La semaine a été pénible. Un homme politique, Saïd Sadi en l'occurrence, se fait agresser alors qu'il marchait dans la rue. Manifestement surveillé, deux individus l'ont pris en chasse pendant trois quarts d'heure. Alors que l'un d'eux le soumettait à un interrogatoire accusateur et violent, l'autre filmait tranquillement, la vidéo étant le fruit du « travail » attendu, on ne sait où. Si les deux individus ont pris le risque de cette action dans un pays où l'impunité n'est pas assurée, c'est que le jeu en valait la chandelle. Que les motivations soient personnelles, avec au bout la satisfaction d'avoir servi sa cause ou… contractuelles, dans les deux cas il y avait des dividendes à en tirer. La grande satisfaction, c'est l'énorme élan de solidarité avec Saïd Sadi. La déception, il ne faut même pas la chercher chez ceux qui ont fait de l'agressé l'agresseur parce qu'au moment où l'ancien leader du RCD se sentait menacé dans son intégrité physique, il a eu un geste d'homme. Ceux-là ne surprennent pas. Par contre, ceux qui ont dit un et demi mots de solidarité avec Sadi et 100 pour étaler leur « différence » avec lui, si. Désagréablement. La semaine a été pénible. On ne sait finalement pas s'il y avait grand monde à se faire des illusions sur les disponibilités à la révolte au sein des magistrats mais on sait maintenant que la… désillusion est grande. Une grève, quelques déclarations pas très nettes dans la formulation mais quand même inédites et une intervention policière musclée dans une enceinte judiciaire et voilà que des d'Algériens se sont remis à y croire. Des Algériens dont on ne connaît toujours pas la proportion mais bon… Et puis la douche froide. Il paraît que ça peut recommencer mais cette fois-ci, ça va être difficile d'attirer l'attention. La semaine a été pénible. On ne sait pas qui a eu la géniale idée d'initier ces « marches de soutien à l'armée et pour l'élection présidentielle » mais le moins qu'on puisse dire est que c'était un flop monumental. Même les efforts de grossissement de l'ENTV, dont on connaît pourtant les « compétences » en la matière, n'ont rien donné. Ou si, dans le sens inverse. Ça ne suffit pas de vouloir servir une cause, il faut en avoir les moyens et le talent, les vrais. Dans le cas précis, il fallait d'abord des troupes et celles mobilisées étaient vraiment rachitiques. Il est des situations où les effets d'optique sont impuissants. La semaine a été pénible. Trois soldats ont laissé leur vie dans une opération anti-terroriste. Ceci est un rappel : si le terrorisme a faibli, il n'a pas disparu et il vient de nous donner la preuve sanglante qu'il peut encore faire mal avec les moyens qui lui restent. Presque simultanément, une bombe a été déposée à proximité d'une école de Béjaïa. Sa découverte, puis son désamorçage ont permis d'éviter une tragédie parmi les écoliers à l'heure où ils devaient reprendre les cours. Passons sur les spéculations qui ont accompagné les faits, c'est vraiment… pénible. S. L.