Le Président libanais Michel Aoun a assuré mardi être ouvert à un gouvernement incluant des représentants du mouvement populaire après plus d'un mois d'une contestation inédite contre le pouvoir en place, accusé de corruption et d'incompétence. «Le nouveau gouvernement sera politique et inclura des spécialistes et des représentants du mouvement populaire», a indiqué M. Aoun, cité sur le compte Twitter de la présidence, lors d'une rencontre avec le coordinateur spécial de l'ONU pour le Liban, Jan Kubis. Les manifestants, dans la rue depuis le 17 octobre, réclament un gouvernement transitoire formé exclusivement de technocrates totalement indépendants des partis au pouvoir, «tous conspués sans exception». Depuis la démission du gouvernement le 29 octobre sous la pression populaire, M. Aoun avait affirmé être en faveur d'un gouvernement «techno-politique» mais sans jamais faire allusion à l'inclusion d'éventuels représentants du mouvement. La contestation ne faiblit pas au Liban, forçant mardi le Parlement à reporter sine die une séance controversée. «Je suis prêt à rencontrer les représentants du mouvement et à les informer de mes efforts pour répondre à leurs demandes», a assuré M. Aoun. Selon la Constitution, c'est le chef de l'Etat qui doit déclencher les consultations parlementaires en vue de désigner un nouveau Premier ministre. Mais cette démarche n'a toujours pas été lancée, trois semaines après la démission de l'ex-titulaire du poste, Saad Hariri, attisant la colère de la rue. «L'objectif de ne pas fixer une date (jusqu'ici) est de lever les obstacles (...) et de faciliter la tâche du (futur) Premier ministre désigné» en vue de la formation d'un gouvernement, a dit M. Aoun.