Deux nouveaux noms ont rallongé hier la longue liste des personnalités incarcérées : Omar Allilat, homme d'affaires sulfureux cité dans de sombres affaires politico-financières, et Zine Hachichi, désigné comme étant un ancien conseiller auprès de la présidence de la République, ont été placés sous mandat de dépôt pour corruption. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La nouvelle a fait grand bruit. L'homme d'affaires au nom déjà très connu a connu une médiatisation toute particulière lors du conflit ayant opposé Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République en 2017. Omar Allilat figurait parmi les personnes ayant accompagné l'ancien Premier ministre dans un voyage en Moldavie. Cette présence a eu pour effet d'accentuer les doutes sur les raisons des destinations choisies par Tebboune. Durant sa période de congé, ce dernier avait, doit-on le rappeler, pris la décision de se rendre à Paris où il accepte de rencontrer le chef du gouvernement français, Edouard Philip, à Matignon. Rappelé à l'ordre par Alger, il quitte la France et entreprend contre toute attente un voyage qui le mène d'Istanbul en Moldavie. Omar Allilat l'accompagne. Sa présence fait tache et amplifie la polémique en cours en Algérie. Ex-député du RND, il a été cité dans une sombre affaire de corruption dans laquelle il aurait touché d'importants pots-de-vin en euros en contrepartie de son intervention en faveur d'une société espagnole Elecnor désireuse de décrocher un projet avec l'Algérienne des eaux. L'homme d'affaires a également la réputation de faire partie des «intouchables» soutenus par de hauts responsables de l'époque tels que Abdeslam Bouchouareb. La proximité entre les deux hommes a d'ailleurs été soulignée dans une enquête réservée au scandale et publiée il y a deux ans par le journal espagnol El Mundo. Omar Allilat a été arrêté dans la nuit allant de mardi à mercredi (vers 1 heure du matin) sur ordre du juge d'instruction du tribunal de Sidi M'hamed. Plusieurs sources concordantes affirmaient hier qu'il faisait l'objet d'une enquête judiciaire ouverte en octobre dernier. Présenté devant la justice, il a été placé sous mandat de dépôt pour corruption. Ce mercredi, plusieurs médias ont aussi présenté cet homme d'affaires comme étant le financier principal de la campagne électorale de Abdelmadjid Tebboune. Ce qu'il faut savoir est que son incarcération a eu lieu quelques heures après celle de Zine Hachichi. Ce dernier est davantage connu comme ayant occupé le poste d'interprète au niveau de la présidence de la République du temps de Abdelaziz Bouteflika. Zine Hachichi, qui a également occupé le poste de conseiller auprès de la présidence de la République durant une courte durée, a été également arrêté sur ordre de la justice. Incarcéré à la prison d'El-Harrach, il est également poursuivi pour corruption. Le nom de Zine Hachichi a été également cité dans une grosse affaire de corruption largement médiatisée par la presse espagnole là aussi. Il a été également cité dans une enquête parlementaire espagnole et désigné comme étant un intermédiaire algérien chargé d'agir pour le compte de sociétés espagnoles désireuses d'acquérir des contrats avec les entreprises algériennes. L'une de ses sociétés, Villa Mir, est soupçonnée d'avoir versé 18 millions d'euros pour la construction d'une usine de production d'ammoniac à Arzew. Comme Omar Allilat, ce dernier n'a jamais été inquiété par la justice algérienne. A. C.