De sources proches de la direction de la culture de la wilaya de Blida, nous avons appris que le minist�re de la Culture vient d�institutionnaliser un festival national de la chanson aroubi � Blida. �C�est fait, la ville des Roses vient de d�crocher son festival national de la chanson aroubi apr�s deux ans d�attente�, nous a fait savoir Semmadi Mohamed La�d, directeur de la culture. Il y a lieu de rappeler que la chanson aroubi qui est un genre musical apparent� � la musique arabo-andalouse, �tait tr�s pris�e � Blida. Ce patrimoine lyrique appartenant au domaine public, puisqu�il a �t� cr�� aux XVIIIe et XIXe si�cles � Alger, avait beaucoup d�admirateurs dans la ville des Roses surtout qu�il fut rehauss� gr�ce � la belle voix du grand ma�tre Mahmoud Ould Sidi Sa�d, mort � Blida en 1932. Celui-ci passa le t�moin � son disciple El-Hadj Mahfoud Mahieddine qui lui donna, plus tard, une touche particuli�re, notamment avec la douceur vocale qui lui seyait parfaitement. Et l�, il importe de souligner que ce genre musical n�est la propri�t� d�aucune famille blid�enne comme l�on a voulu, forc�ment, le faire croire. Cette id�e galvaud�e d�lib�r�ment par d�aucuns tendait � usurper un patrimoine ancestral dans un but que seuls ses instigateurs connaissent le dessein. Cependant, le aroubi est le fruit d�hommes de grande culture � l�image de l�imam et mufti Mohamed Benchahed mort � Alger en 1892 et de son �l�ve Cheikh Benyoucef El-Djaza�ri. Il est l��uvre de grands hommes de religion � la connaissance certaine de la science, de la rime et de la symbolique soufie comme le mufti Mustapha Benkbabti, exil� en 1842 � Alexandrie o� il est mort en 1860. L�on peut citer �galement un autre grand po�te d�origine m�d�enne et enterr� � Blida en 1876. Il s�agit du po�te M�hamed Ben Lakhdar, auteur d�une jolie pi�ce lyrique intitul�e Ana el mem�houn belghram (je suis �prouv� par la passion amoureuse). Blida, il est vrai, a su enjoliver les textes po�tiques aroubi en les interpr�tant de mani�re mirifique, mais ses chanteurs n�ont jamais pr�tendu d�tenir ce genre musical qui reste un h�ritage culturel purement national. Rappelons que l�association El-Adabia de Blida, qui a initi� les premi�res journ�es de aroubi en juin dernier, a redonn� � cet art une note singuli�re en le remettant noblement sur sc�ne par l�invitation de chanteurs de renom � l�exemple de Zakia Kara-Terki, Yacine Ferhaoui, Zerrouk Mokdad et le regrett� Abdelkader Guessoum qui, malheureusement, ne sera pas de la partie, lui qui a toujours affectionn� le genre aroubi. Bienheureuse sera Blida, car elle sera enfin l�h�te d�un festival national officiel. Elle aura l�insigne honneur de ressusciter un genre musical qui �tait sur le point de dispara�tre au grand regret de ma�tre Ahmed Serri, lequel a vaillamment lutt� pour sa sauvegarde en mettant sur le march� cinq CD d�une valeur inestimable.