La semaine a été pénible. C'est devant «les sages», comme on appelle ailleurs l'Assemblée sénatoriale, que le ministre de l'Intérieur s'est laissé aller à un dérapage verbal absolument insupportable. «Pervers», «traîtres», « homosexuels et «pseudo-Algériens», voilà le kit complet de la terminologie utilisé par M. Dahmoune pour qualifier les citoyens qui sont contre les élections. Les réactions ont été très nombreuses, parfois avec de la justesse dans les mots et la lucidité dans les idées. Quelques répliques, assez rares au demeurant, n'ont, cependant, pas été du même niveau. Certaines ont même emprunté les mêmes «arguments» que le propos qu'ils dénonçaient ! La semaine a été pénible. Abdelkader Bengrina s'est encore distingué cette semaine, avec une «information» sensationnelle. Il faut dire que personne ne l'attendait celle-là et c'est Oran qu'il a choisie pour la livrer aux Algériens : «J'ai été approché par la Issaba qui voulait me proposer le poste de président de la République. J'ai décliné l'offre et je n'ai même pas accepté de recevoir les émissaires qu'on m'a envoyés.» Renversant, non ? Pour quelqu'un qui a démissionné de son poste de ministre du Tourisme, se voir proposer la plus haute fonction de l'Etat, c'est une sacrée promotion. Enfin, c'est lui qui dit qu'il a démissionné, c'est lui qui dit qu'on voulait le faire roi, c'est lui qui dit qu'il a refusé, c'est lui qui dit qu'on lui a envoyé des émissaires et c'est lui qui dit qu'il n'a pas daigné les recevoir. Ça fait trop de « c'est lui qui dit » ? Normal, en campagne électorale, on dit beaucoup de choses. Enfin, appelons-les ainsi. La semaine a été pénible. Particulièrement pénible pour les notaires qui, selon le Périscoop du Soir d'Algérie, ont reçu une sorte de «black list» des personnalités interdites de toute transaction contractuelle. On parle déjà d'une vingtaine de députés et sénateurs sur qui pèseraient des soupçons d'affaires douteuses mais ce ne doit être qu'une première fournée, le ventre de la bête immonde étant beaucoup plus fertile que ça. Ils sont vraiment à plaindre, les notaires, surtout ceux, nombreux parmi eux, qui ne sont pas particulièrement regardants sur la régularité de leurs écritures. Déjà que les affaires en général ont baissé ces derniers temps, ça va se corser si on les prive de leurs clients les plus généreux. Les temps deviennent durs pour beaucoup de monde, décidément. La semaine a été pénible. La campagne électorale n'aura pas été vraiment un exemple d'engouement populaire mais les Algériens avaient quand même, pour une raison ou une autre, manifesté un certain intérêt pour la «confrontation» des cinq candidats dans un débat télévisé annoncé et préparé en grande pompe. Ce texte étant rédigé des heures avant la diffusion de l'événement, on ne pouvait malheureusement pas en parler dans son contenu. Dommage, d'autant plus qu'on ne peut pas y revenir, puisque samedi prochain, on sera déjà deux jours après le 12. S. L.