Comme cela se fait depuis plus de 10 mois déjà, hier et c'est parce que le jour coïncidait avec la date anniversaire de son assassinat par ses frères d'armes, un 27 décembre 1957 à Tétouan au Maroc, les milliers de personnes qui ont battu le pavé à l'occasion du 45e vendredi du Hirak ont tenu à rendre un vibrant hommage à Abane Ramdane, cet architecte de la Révolution et artisan du Congrès de la Soummam. «Dawla madania, machi 3askaria» et «Abane, repose en paix, nous sommes fidèles à ton serment», tels étaient les deux slogans que les milliers de marcheurs scandaient à plusieurs reprises durant la marche d'hier, en rappelant le serment de Abane, qui reste parmi les principales revendications du Hirak depuis le début, avec la primauté du civil sur le militaire. Hier, et juste au premier rang de cette marche qui a débuté après la prière du vendredi, on pouvait lire sur une grande banderole une des résolutions du Congrès de la Soummam qui s'est tenu le 20 août 1956 à Ifri : «Un Etat algérien sous la forme d'une République démocratique et sociale, et non la restauration d'une monarchie ou d'une théocratie révolue.» Cela étant, notons que les marcheurs n'ont pas oublié les détenus du Hirak à travers une grande banderole. En somme, pendant près de trois heures, les marcheurs n'ont cessé d'interpeller le pouvoir et le nouveau président de la République pour asseoir un véritable Etat démocratique gouverné par des civils, où le politique primera définitivement sur le militaire. Façon de rappeler aux décideurs actuels que le Hirak est toujours là, plus fort que jamais et que rien ne pourra se faire sans cette force tranquille et pacifique. Y. Y.