Les partis politiques réagissent différemment par rapport à l'annonce du gouvernement du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, dont les membres ont été nommés jeudi dernier. Alors que certains misent sur ce gouvernement pour sortir l'Algérie de la crise politique qu'elle vit depuis quelques mois, d'autres estiment que celui-ci n'est pas habilité à «remettre le pays au travail». Ali Seddiki, secrétaire général par intérim du FLN (Front de libération nationale) : «Nous souhaitons la réussite au Premier ministre ainsi qu'à son gouvernement. Que ce gouvernement puisse sortir l'Algérie de la crise financière, de la crise sociale et surtout de la crise politique. Nous attendons aussi qu'il tende sa main au dialogue comme promis par le président de la République. Pour sortir l'Algérie de la crise, le FLN qui s'est opposé à une période de transition a justement participé aux élections. Une légitimité limitée vaut mieux qu'une période de transition.» Abdelhafid Beghdali, vice-président du Conseil consultatif et chargé de la communication au Mouvement Ennahda : «Pour Ennahda, il s'agit du gouvernement du Président Abdelmadjid Tebboune et non pas de celui du Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Quelle que soit la composante du gouvernement, il aura toujours des réfractaires car il est pratiquement impossible de satisfaire tout le peuple algérien. Aujourd'hui, le plus important est le départ du gouvernement de Bedoui tant contesté et qui est, d'ailleurs, parmi les revendications du Hirak. Dans l'ensemble, nous sommes satisfaits par la composante de ce gouvernement, d'autant qu'il compte des femmes, des jeunes et surtout de nouvelles têtes. Tebboune qui a promis l'intégration de jeunes ministres a justement tenu sa promesse. Il reste à accorder à ce gouvernement le temps afin qu'il puisse appliquer le programme du président de la République.» Soufiane Djilali, président du parti Jil Jadid : «C'est un gouvernement avec du neuf et de l'ancien, du bon et du moins bon. C'est un gouvernement d'une étape intermédiaire qui devrait mener vers un changement plus profond à partir du moment où les réformes politiques auront été adoptées. C'est un gouvernement appelé à expédier les affaires et essayer de mettre un peu d'ordre dans le pays, mais ce n'est pas un gouvernement qui pourra remettre le pays au travail.» Athmane Mazouz, secrétaire national à la communication du RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) : «Ce gouvernement est frappé d'illégitimité au même titre que le chef de l'Etat qui a été porté à cette fonction par un coup de force contre la souveraineté populaire exprimée par des millions d'Algériens à travers le territoire national. Sa composante n'est qu'une relique de tous les gouvernements de Bouteflika. Ceci est une preuve supplémentaire qu'en dehors des clients du régime, aucune force politique ou de la société civile autonome ne veut s'impliquer dans une opération de sauvetage du régime. Les jours à venir vont bientôt nous confirmer qu'un gouvernement qui n'est pas l'émanation du choix souverain du peuple est voué à l'échec et à la chute.» Propos recueillis par Rym Nasri