De Tunis, Mohamed Kettou La Tunisie n'accorde pas de facilités à la Turquie d'Erdogan pour acheminer ses armes vers la Libye, affirme un communiqué de la présidence de la République qui précise que cette question n'est pas envisageable. Ce communiqué est destiné à mettre fin aux «fakenews» qui n'ont pas cessé de circuler dans le pays pour discréditer le chef de l'Etat Kais Saïed. Celui-ci avait affirmé l'attachement de la Tunisie à une solution pacifique dans le pays voisin, sans intervention étrangère qu'elle que soit sa nature, encore moins armée. Toutefois, c'est avec amertume que les observateurs évoquent la mise à l'écart de la Tunisie par la chancelière allemande Mme Merkel. Celle-ci a, certes, invité Kais Saïed à effectuer une visite officielle en Allemagne sans toutefois l'inviter à prendre part à la réunion internationale sur la Libye. Cette omission est ressentie comme un «camouflet» à la politique étrangère de la Tunisie. Cependant, et malgré tout, la Tunisie est sur le qui-vive comme l'exigent les développements de la situation à quelques kilomètres de ses frontières. Mardi, un Conseil ministériel restreint a été tenu pour examiner de très près la situation et pour maintenir en état d'éveil permanent les forces chargées de défendre une frontière longue de 500 kilomètres. Et comme il faut s'attendre à un embrasement de la situation, des dispositions ont été déjà prises pour l'accueil d'éventuels réfugiés libyens fuyant la guerre. Dans ce contexte, des contacts ont été établis avec les organisations internationales concernées dans le but de bien coordonner les actions destinées à assurer un accueil adéquat à ces éventuels réfugiés. Pour la Tunisie, c'est un problème de plus qui envenime davantage la vie des citoyens préoccupés, voire très préoccupés par la formation du gouvernement. Celui-ci a été, certes, constitué. Mais passera-t-il avec succès son passage, vendredi, devant le Parlement ? Rien n'est moins sûr. L'équipe de Habib Jemli ne serait pas aussi «indépendante» qu'il l'a laissé entendre. Les critiques fusent de toute part, laissant entendre que le gouvernement serait «nahdhaoui» et que Jemli aurait obéi aux pressions de Rached Ghannouchi. De ce fait, le risque est grand de voir ce gouvernement rejeté par le Parlement. D'autant plus que le parti «Qalb Tounès» de Nabil Karoui, sur lequel comptait le parti islamiste s'est, aujourd'hui, rallié à «Tahya Tounes» de Youcef Chahed. La double rencontre, lundi et mardi, entre ces deux derniers a provoqué un «séisme» dans le parti islamiste, obligé, aujourd'hui, de se déployer à fond pour trouver les alliances nécessaires devant assurer à Habib Jemli les 109 voix nécessaires à l'obtention de la confiance du Parlement. La partie est difficile. Mais sait-on jamais.