Regain d'activité au sein du mouvement pour la société et la paix (MSP). Son bureau exécutif s'est réuni mardi. Au menu, des discussions autour de la conjoncture politique mais également les préparatifs d'une session ordinaire du madjliss Echoura. Le positionnement du parti se précise. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - L'heure est au positionnement au MSP. La formation politique de Abderrezak Makri multiplie les réunions. Dernière en date, celle de son bureau exécutif en perspective de la tenue d'une session ordinaire du Madjliss Echoura. A l'ordre du jour, les dossiers politiques de l'heure. Après la nomination du gouvernement et les appels au dialogue, le parti islamiste ne compte pas rester en marge de la scène politique. Au contraire, il veut être «partie prenante du processus de dialogue afin de contribuer aux réformes» en formulant ses propres propositions. Une participation que le MSP considère comme un «devoir national». L'appel au dialogue lancé par le président de la République au cours de la cérémonie d'investiture n'a pas laissé de marbre le parti islamiste. Son président explique cette démarche par la nécessité de «donner une chance» au nouveau président. Est-ce pour autant un chèque à blanc que signe le mouvement islamiste ? Assurément pas aux dires de son premier responsable qui affirme que le MSP sera non seulement à l'origine de propositions concrètes autant en ce qui concerne le chantier de la révision de la constitution que des problématiques liées au développement, mais qu'il restera très vigilant quant à la ligne choisie par le président. D'ores et déjà, Makri atteste que la ligne nationaliste doit être scrupuleusement respectée dans les choix stratégiques du président. Le MSP compte également garder un œil sur la politique économique que compte mettre en œuvre le président de la République, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption pour laquelle le parti dit être en mesure de faire des propositions mais surtout s'assurer que tous les mécanismes de lutte soient mis en œuvre. S'il n'a pas été consulté pour la formation du gouvernement Djerad, le MSP ne s'est pas abstenu par la voix de son président de commenter sa composante qu'il a savamment décortiquée. S'il a salué «la désignation de personnalités qui étaient dans l'opposition radicale au système et aux élections, il n'a pas manqué de s'attaquer «aux opportunistes qui ont traité de traîtres les boycotteurs et qui ont divisé les Algériens», ajoutant qu'il s'agissait là d'une «une gifle aux opportunistes, aux lâches et à ceux qui rejettent l'idée de l'opposition politique au système politique». Avec ce positionnement plutôt conciliant, le MSP entend défendre la place qu'il pense devoir lui revenir, celle de la première force politique islamiste que ses frères ennemis lui disputent. N. I.