Le tribunal de Sidi-M'hamed a vécu une nouvelle journée particulière, hier dimanche, avec la présentation de quatre manifestants, arrêtés à Alger lors du 49e vendredi de mobilisation populaire contre le système politique. Un sit-in de soutien aux détenus a été tenu du début jusqu'à la fin de la journée. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le juge d'instruction du tribunal de Sidi-M'hamed a placé, hier, en fin de journée, les quatre manifestants en question sous contrôle judiciaire. Ainsi, après deux jours de garde à vue dans les commissariats de police, l'ancien détenu qui était parmi les 76 manifestants libérés il y a quelques semaines, Nabil Alloun, ainsi que Noureddine Khelil, Lahouazi Ilyas (militant du RCD) et Ferhani Mohamed Elhadi ont retrouvé la liberté suite à la décision du juge de les placer sous contrôle judiciaire. Dès les premières heures de la matinée, des dizaines de manifestants ont tenu un sit-in devant le tribunal pour soutenir les détenus et n'ont quitté les lieux qu'en fin de journée, après l'annonce de la décision du juge. Des militants politiques, des membres des familles et des parents des personnes arrêtées vendredi, d'anciens détenus du mouvement populaire, dont Samira Messouci, Messaoud Leftissi et les membres de l'association RAJ, Hakim Adad, Ahcen Kadi et Djalal Mokrani ont répondu à l'appel au rassemblement lancé la veille par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Le père de Nabil Alloun, frère de deux martyrs de la guerre d'Algérie, et la mère de Lahouazi Ilyas ont fait montre, dans leurs déclarations aux médias, d'un courage et d'une dignité exemplaires, en assumant l'engagement de leurs enfants dans la révolution populaire. Après la libération des quatre détenus, des cris de joie et des scènes de liesse ont été observés devant le tribunal. Ce même tribunal a remis dimanche dernier 20 manifestants arrêtés la veille, soit le 48e vendredi à Alger, en liberté provisoire, tranchant ainsi avec sa tradition d'avant les élections du 12 décembre qui consiste à envoyer les manifestants en prison de manière quasi-systématique. En tout cas, ce dossier des détenus continue à soulever la colère des partis politiques et des manifestants du mardi et du vendredi qui exigent leur libération. Le pouvoir a-t-il revu sa copie après la libération des 76 détenus récemment? Ce geste n'a aucun impact sur l'ampleur de la mobilisation qui se renforce à l'approche du premier anniversaire du mouvement, en plus du fait que la majorité des détenus libérés est retournée aux manifestations avec une détermination plus intense. Avant-hier, à l'occasion des assises nationales pour l'Alternative démocratique et la souveraineté populaire, les forces du Pacte de l'alternative démocratique (PAD) ont appelé à l'arrêt de la répression par la libération immédiate des détenus politiques et d'opinion et l'abandon de toutes les poursuites engagées contre eux ,ainsi que leur réhabilitation juridique et leur indemnisation morale et matérielle intégrale. Le dossier de Karim Tabbou transmis au tribunal correctionnel Le juge d'instruction de la 10e chambre du tribunal de Sidi-M'hamed a transmis le dossier du porte-parole de l'UDA, Karim Tabbou ,qui est incarcéré à la prison de Koléa (Tipasa) au tribunal correctionnel, a annoncé, hier dimanche, le Comité national pour la libération des détenus. Le même comité a précisé qu'en attendant la programmation du procès, le procureur de la République du même tribunal a fait appel de cette décision devant la chambre d'accusation. La même source a fait savoir que le procès de Samir Benlarbi est programmé pour aujourd'hui, lundi, au tribunal de Bir-Mourad-Raïs ,alors que le procès des deux activistes Toufik Kadous et Oussama Mosbah est prévu également aujourd'hui au tribunal de Skikda. Quant au procès du défenseur des droits de l'Homme et syndicaliste Kaddour Chouicha il aura lieu demain à la cour d'Oran. K. A.