Apr�s avoir �t� projet� au d�but de l�ann�e en France puis � la maison de la culture Mouloud- Mammeri � l�occasion du Festival du film amazigh, la fiction Aqlagh nughaled (nous sommes de retour), film en tamazight du r�alisateur Youn�s Boudaoud, sillonne les villages kabyles o� il est projet� en pr�sence du r�alisateur et des com�diens. Long m�trage burlesque m�lant des personnages illustres de plusieurs �poques (Fadhma N�soumeur, la reine chaouie Dyhia, le po�te Si Muhand u Mhand, cheikh Ahaddad), qui �ressuscitent� pour mettre fin aux injustices dont sont victimes les femmes kabyles, cette deuxi�me fiction de Youn�s Boudaoud a �t� diversement accueillie par le public. Avec ce nouveau produit, Youn�s Boudaoud rejoint le lot de chanteurs, auteurs et compositeurs qui se sont reconvertis dans le 7e art convaincus qu�entre la chanson et le cin�ma il y a comme une histoire d�amour dans cette g�ographie artistique. Se voulant aussi un hommage aux h�ro�nes amazighes, Aqlagh nughaled sera suivi d�un autre film sur le m�me sujet et � partir d�un th�me de chanson qui a fait le succ�s du chanteur. L�absence de salles de projection et la volont� de rapprocher le cin�ma du cin�phile ont conduit � cette initiative de vulgarisation de l�image. Pour expliquer la trame de son film, Youn�s Boudaoud confie que tout est parti d�un r�ve, comme ceux qu�on fait quand on est enfant et qui nous tarabustent toute notre vie. S. Hammoum ENTRETIEN AVEC LA COM�DIENNE NABILA MOUCHAOUCHE �Avec le r�le de Fadhma n�Soumeur, j�affirme mon identit� Parler kabyle avec aisance et sans accent pour une jeune fille de dix-neuf ans n�e et vivant en France rel�ve de l�utopie. Pas pour la jeune com�dienne Nabila Mouchaouche qui a d�croch� le r�le de Fadhma n�Soumeur dans le film Aqlagh Nughaled de Youn�s Boudaoud. La passion pour le cin�ma amazigh lui fait dire d�ailleurs que c�est un moyen par lequel elle affirme son identit� dans l�Hexagone. Nous avons profit� de sa pr�sence � Bouzegu�ne pour recueillir ses impressions qu�elles nous a livr�es sans h�sitation et avec le sourire� Le Soir d�Alg�rie :Comment vous est venue l�id�e de faire du cin�ma amazigh pour vous qui �tes n�e et habitez en France ? Nabila Mouchaouche : J�ai �t� subjugu�e par le sc�nario du film qui met en sc�ne des personnages historiques et traite de plusieurs th�mes qui me captivent. La guerre, la mis�re, le mal, l�humour sont autant de sujets qui me font r�fl�chir et me poser des questions sur le pass�, mais aussi sur le pr�sent et l�avenir. Que ressentez-vous en campant le r�le de Fadhma n�Soumeur ? Une grande responsabilit� sur ma t�te, mon corps et mon esprit. J�en fr�mis encore en me rappelant les dialogues et les plans du film. Au sommet de Chellata, je suis rest�e quatre heures debout sous la neige pour les besoins du tournage. Mais la r�compense est l� avec ce sentiment d�avoir �t� utile pour notre culture. Quelle appr�ciation faites-vous du cin�ma amazigh ? C�est un jeune cin�ma qui a besoin de beaucoup de productions pour progresser. Une mission difficile mais pas impossible compte tenu de l�engouement dont jouit cet art chez les r�alisateurs, mais aussi parmi le public. Que vous a apport� personnellement cette exp�rience en tant que com�dienne ? Au d�part, je ne me sentais pas le courage ni le talent pour jouer le r�le de l�h�ro�ne kabyle Fadhma n�Soumeur. Mais ce d�fi a �t� plus fort que mes appr�hensions et tout s�est finalement bien pass�, notamment avec les textes que j�appr�hendais plus particuli�rement. Ce n�est que par la suite que j�ai d�couvert pourquoi : ce r�le m�a permis d�affirmer mon identit� dans un pays o� cohabitent plusieurs cultures.