La filmographie amazighe ne cesse de s'enrichir. Certes, nous sommes loin d'atteindre le niveau de production escompté mais au rythme où vont les choses, l'espoir reste permis. Ainsi, le film Aqlagh nughaled du réalisateur Younès Boudaoud, vient s'ajouter à cette chaîne cinématographique qui s'enrichit d'année en année malgré un environnement défavorable et une absence de source de financement qui pénalise ce genre de travaux audiovisuels. Le film de Younès Boudaoud d'expression kabyle a été réalisé dans plusieurs régions d'Algérie. Il s'agit d'un conte moderne. L'histoire se déroule sur plusieurs époques qui se mélangent et s'entrelacent. L'ordre chronologique est sciemment perturbé. La vieille Ouiza est assassinée pour une histoire de dette. Vrirouche est un jeune témoin oculaire du meurtre. Les meurtriers l'assomment mais il s'en sort. Il est transporté alors par un personnage irréel vers une époque passée où toutes les figures historiques sont convoquées. Chacune représente un repère, une valeur, à l'exemple de Fadhma N'Soumer ou de Kahéna. Ces dernières incarnent le combat de la femme pour ses droits ou de Cheikh Mohand Oulhocine qui reflète les valeurs originelles devant servir de repère à notre jeunesse «livrée à des dérives». Dans le rêve de Vrirouche, les assassins de Ouiza se transforment en tortionnaires de femmes et d'enfants. D'ailleurs, Vrirouche est conduit par son rêve dans toutes les contrées algériennes berbérophones où il rencontrera les icones de notre histoire. Chacun sera porteur d'un message de paix, de liberté, de tolérance, de droits de l'homme et d'algérianité. Les personnages jouent sur plusieurs époques et passent de la réalité au rêve et du rêve à la réalité. A la fin du film, la réalité reprend le dessus et les assassins qui ont voulu faire accuser Vrirouche sont condamnés. Quant à Vrirouche, il retrouve le cours de la vie normale.