Le plus vieux parti de l'opposition cherche à retrouver son unité mais se heurte à chaque fois à une digue qui l'empêche de retrouver sa cohésion. Divisé en deux parties, dont chacune s'est dotée d'une direction, l'une accusant l'autre d'être à l'origine de la scission, le FFS tente de dépasser une situation qui l'asphyxie. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Censé régler la crise qui le secouait, le congrès extraordinaire du 20 avril 2018 n'a fait qu'approfondir le conflit. L'équipe d'Ali Laskri, coordinateur de l'instance présidentielle, en est sorti renforcé par la légitimité que lui avait conférée l'instance suprême, mais affaibli par la contestation qui prenait de l'ampleur à tel point que sa direction était contrainte de quitter le siège national du parti, occupé par ses opposants qui ont installé leur propre direction. Pour mettre fin à ce conflit, un comité ad hoc composé de représentants des deux ailes a été installé le 10 octobre 2019 par l'instance présidentielle dans le but de réunifier les rangs. Il est chargé de préparer une réunion du conseil national, sur la base de la composante de la session tenue le 25 janvier 2019, incluant les membres sanctionnés après le congrès extraordinaire. Ce comité ad hoc a adressé son rapport à l'instance présidentielle qui en a fait l'annonce mais qui s'est tue sur le contenu du rapport. «L'instance présidentielle a pris connaissance du rapport de synthèse que lui a transmis le comité ad hoc au terme de sa mission de préparation d'un conseil national rassembleur», a fait savoir l'instance présidentielle dans un communiqué. Exprimant sa reconnaissance au comité ad hoc «pour son sens élevé des responsabilités et la rigueur qui ont animé ses travaux dans une démarche inclusive», l'instance coordonnée par Ali Laskri a souligné que cette mission «a permis de confirmer le souhait d'une large majorité des membres du conseil national et de la base militante de rassembler le parti en soulignant la nécessité et l'urgence de cette action. L'instance présidentielle, après évaluation de ce rapport et concertation de ses membres, prendra prochainement les décisions appropriées pour mettre fin aux dysfonctionnements de notre parti, et assurer le rassemblement de notre famille politique», a conclu l'instance présidentielle, sans annoncer aucune date pour la tenue de la réunion du conseil national. Le comité ad ho a appelé récemment à substituer à la haine et l'affrontement entre camarades, la culture du dialogue, du compromis et de la conciliation. Dans un autre communiqué signé par le premier secrétaire national, Hakim Belahcel, le FFS s'est dit consterné par les verdicts «inqualifiables» rendus par le tribunal de Sidi-M'hamed contre une vingtaine de manifestants condamnés à la prison ferme, en début de semaine alors que le procureur avait demandé leur acquittement. «Le FFS dénonce cette nouvelle cabale judiciaire qui réaffirme la nature despotique du régime algérien et qui démontre surtout l'allégeance endémique de l'appareil judiciaire algérien aux injonctions autoritaires des vrais tenants du pouvoir», lit-on dans le communiqué. K. A.