L'ancien ministre, ex-wali et actuel député, Abdelkader Ouali, échappe à la levée de son immunité parlementaire sollicitée il y a quelques semaines par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, emboîtant ainsi le pas à son collègue Ismaïl Benhamadi. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Celui qui fut wali de Tizi-Ouzou et d'Alger, puis secrétaire général du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire avant d'intégrer, en mai 2015, le gouvernement comme ministre des Travaux publics puis des Ressources en eau et de l'Environnement avant de se faire également élire, en mai 2017, député du FLN au niveau de la wilaya de Mostaganem, sort vainqueur de la procédure de la levée de son immunité parlementaire que le ministère de la Justice a demandée il y a quelques semaines, impliqué qu'il serait dans des affaires de détournement du foncier. Ses pairs de la Chambre basse du Parlement lui ont massivement signifié leur soutien, hier lundi, lors d'une séance de vote à huis clos. Ils étaient, en effet, 201 à refuser cette demande de levée de l'immunité alors que seuls 41 députés ont approuvé la démarche en votant pour et 35 députés se sont, par ailleurs, abstenus alors que sept bulletins nuls ont été comptabilisés. Un verdict qui était dans les airs bien avant cette séance tant les députés ont, indépendamment de leurs bords partisans, décidé de faire bloc contre cette demande de levée de l'immunité parlementaire de l'un des leurs, dans un élan de solidarité, ayant à l'esprit que personne n'était prémuni contre pareille démarche. D'ailleurs, deux autres députés élus à Oran sur la liste du FLN, Habib Kaddouri, et son collègue, Mohamed Seghir Mir, viennent tout récemment de faire l'objet d'une similaire demande de levée de leur immunité parlementaire par le ministre de la Justice et garde des Sceaux. Cette séance de vote intervient après le refus du concerné de renoncer volontairement à son immunité parlementaire, lui qui s'est défendu devant la commission des affaires juridiques et administratives et des libertés de l'Assemblée populaire nationale, qualifiant les accusations portées contre lui de «dures» et qu'elles «ne sont pas fondées». Abdelkader Ouali est le second député à bénéficier d'un tel refus de demande de levée de son immunité parlementaire après son camarade Ismaïl Benhamadi. Le député RND de Bordj Bou-Arréridj a bénéficié, le 25 septembre dernier, dans ce qui fut une première dans les annales du Parlement, du soutien de ses pairs de la Chambre basse du Parlement, qui étaient 156 à voter contre la demande de levée de son immunité, alors que 131 autres ont appuyé la démarche au moment où 45 députés se sont abstenus. Un sort qui ne fut pas celui du sulfureux député FLN de Annaba, Baha-Eddine Tliba qui, le même jour du 25 septembre écoulé, a vu ses pairs de l'Assemblée, le lâcher puisqu'ils étaient 277 députés à voter pour la levée de l'immunité, 30 contre, 30 se sont abstenus et sept bulletins ont été annulés. Un sort auquel le concerné ne s'attendait nullement, lui qui avait mené une farouche campagne. Il faut rappeler que des parlementaires ayant fait l‘objet de la même demande de levée de leur immunité parlementaire s'en sont désistés volontairement, à l'image du député Mohamed Djemaï et des sénateurs Djamel Ould-Abbès, Saïd Barkat et Ammar Ghoul. Peu avant cette séance de vote à huis clos, les députés ont adopté le rapport de la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés concernant la validation de la qualité de membre de deux nouveaux députés. Il s'agit du remplacement de la députée de Batna du Front el Moustakbal, Besma Azouar, nommée ministre en charge des Relations avec le Parlement dans le gouvernement que dirige le Premier ministre Abdelaziz Djerad, par sa collègue du parti Salima Nouioua, et du remplacement du député RND de Ouargla, Abdelaziz Khemkani, décédé, par son camarade Mohamed Khenfer. Quant au poste laissé vacant par la députée du PT au niveau de la circonscription électorale de Tizi-Ouzou, Nadia Yefsah, qui a démissionné, il le demeurera encore puisque sa seconde remplaçante, Aïcha Achriou, ne s'est pas présentée à cette séance dans un geste qui sent le refus, similaire à celui déjà signifié par la première remplaçante, Samira Aggoune, qui avait, par écrit, refusé de siéger à l'APN. M. K.