Les écoles et les universités sont fermées jusqu'au 5 avril prochain. Une décision prise pour freiner la propagation du coronavirus. Cependant, devant l'accélération de la propagation de l'infection, la décision de fermeture des établissements d'enseignement risque d'être prolongée. Les examens nationaux de fin d'année, notamment le bac, sont-ils menacés ? Les syndicats appellent le ministère de l'éducation à réfléchir, dès maintenant, à des mesures à mettre en place, dans le cas où la situation sanitaire ne s'améliore pas d'ici un mois. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Rien ne garantit encore que les écoles et les universités, fermées depuis le 12 mars dernier, rouvrent leurs portes le 5 avril prochain pour accueillir les élèves et les étudiants. Avec la vitesse à laquelle se propage le coronavirus, le scénario de voir la décision de fermeture se prolonger est fortement posé. Dans ce cas, risque-t-on une année blanche ? Les examens nationaux, en particulier le bac, auront-ils lieu ? Selon les syndicats, «il n'y aura pas de risque d'une année blanche, ni d'impact sur les examens nationaux». Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, estime qu'il faudra réfléchir, dès maintenant, à des mesures pour que l'enseignement se poursuive. Le ministère de l'Enseignement supérieur, souligne-t-il, a déjà mis les cours en ligne pour assurer la continuité pédagogique. «Nous avons déjà terminé deux trimestres, il reste un trimestre, il faut réfléchir à des mesures dès maintenait pour assurer les examens de fin d'année, mais nous ne pouvons pas aller vers une année blanche, s'il y a une année de blocage, comment allons-nous faire pour accueillir les nouveaux écoliers», a souligné M. Meriane qui dit qu'un mois suffit pour condenser le troisième trimestre. Selon lui, «il y a énormément de solutions, il faut juste s'organiser et réfléchir à des mesures en fonction de l'évolution de la situation sanitaire, mais il faut commencer maintenant, il faut aussi commencer à mettre en quarantaine les villes qui sont un foyer du coronavirus, comme l'ont fait les autres pays, avant que ça ne se propage partout, et les citoyens doivent être conscients et comprendre que tout rassemblement et regroupement peuvent propager davantage le virus». Le Satef aussi est confiant. «Nous avons déjà vu des grèves dans le secteur qui ont duré jusqu'à six mois mais il n'y a pas eu d'année blanche et le bac s'est déroulé normalement, c'est le cas en 1994 et 2001 avec les événements de Kabylie lors desquels le gouvernement a décidé d'organiser une deuxième session du bac. Nous avons toujours travaillé avec le seuil et ça sera la même chose cette fois-ci», a expliqué Boualem Amoura. D'autant que, souligne-t-il, le premier et le deuxième trimestre sont les plus importants et ils ont été assurés, car le troisième trimestre ne compte qu'un mois et demi. «Nous n'avons jamais fini le programme, nous avons toujours organisé les examens à 50% de progression des programmes et nous allons encore travailler comme ça, de toute façon, la crédibilité des examens et le niveau scolaire ont été bafoués depuis les années 1990 et 2000», estime M. Amoura. Messaoud Boudiba, responsable de communication au Cnapeste, a expliqué, de son côté, que c'est la commission nationale des programmes, installée au niveau du ministère de l'éducation, qui sera chargée de définir, sur la base d'un certain nombre de paramètres, si le seuil des programmes pour pouvoir passer les examens est atteint. «Si nous avons cumulé entre 70 et 75% du programme durant le premier et le deuxième trimestre, nous allons organiser les examens nationaux normalement, la commission va étudier le seuil atteint dans chaque matière, ensuite dans chaque wilaya, l'option d'une année blanche n'est pas envisageable car il y a toujours des solutions», rassure Boudiba. Peut-on assurer l'enseignement à distance ? Les syndicats sont formels : «Impossible vu le débit internet en Algérie.» «Nous aurions pu créer des chaînes de télévision éducatives depuis longtemps, à défaut consacrer une heure sur les chaînes de télévision pour donner des cours, mais cela n'a pas été fait», a souligné le SG du Satef. S. A.