Le report des examens de fin d'année au mois de septembre a donné lieu à plusieurs interrogations quant aux conditions de déroulement du bac et du BEM dans un contexte de crise sanitaire dont nul ne peut prédire la fin. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Devenue une réelle source d'inquiétude, la décision de reporter ces deux examens décisifs n'aura pas suffi à alléger les nombreuses craintes que les partenaires sociaux laissent transparaître depuis quelques jours. En dépit du fait que cette mesure inhabituelle ait été proposée par la majorité des syndicalistes et des associations des parents d'élèves, il n'en demeure pas moins que l'angoisse de ces derniers se fait de jour en jour plus grandissante. Ils se demandent, ainsi, de quelle façon les autorités vont s'y prendre pour organiser des examens tout en composant avec la menace d'une pandémie qui semble s'inscrire dans la durée. Car comme le pense l'un des membres de l'Association des parents d'élèves, «rien ne nous prouve que le Covid-19 disparaîtra au mois de septembre». C'est même, d'après lui, très peu probable. Il soutient, de ce fait, que les appréhensions des uns et des autres sont justifiées, dans la mesure où «on ne connaît toujours pas l'issue de cette crise». Ce dernier fait également remarquer qu'en l'état actuel des choses, «nous ne savons encore rien des mesures que préconisent les autorités pour garantir la sécurité des candidats et des surveillants », estimant que même en supposant que la pandémie enregistre un recul en septembre,; « les gestes barrières devront quand même être de mise avec tout ce que cela implique ». Ce dernier dit, en outre, craindre l'impact de ces évènements sur la psychologie de l'enfant, expliquant que dans de pareilles circonstances, « les élèves peuvent décrocher facilement ». Il s'interroge encore sur les mesures que compte prendre l'Etat pour la reprise des cours au mois d'août dans l'optique de faire réviser l'ensemble des candidats au bac et au BEM. Et ce, après six mois de «vacances». Du côté des syndicats de l'éducation, le président du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Zoubir Rouin, a affirmé partager ces mêmes inquiétudes. Pour lui, dans une période marquée par autant d'incertitudes, «le gouvernement doit absolument avoir une vision anticipatrice pour s'adapter à la situation». Encore faut-il «avoir les moyens de pouvoir assurer une gestion sans taches de ces examens finaux», a-t-il souligné. Zoubir Rouina explique qu'un vrai travail devra être conduit pour l'accompagnement des candidats avant de passer leurs examens. Le syndicaliste s'est, par ailleurs, projeté sur le moyen terme, et se dit encore plus inquiet des conséquences qu'aura le report du bac et du BEM sur la prochaine rentrée scolaire. Emettant des réserves sur la question, il prédit que celle-ci accusera un retard très important dont les traces se feront sentir tout au long de l'année prochaine. Il redoute par conséquent, « une charge qui risque de peser lourd sur le personnel enseignant », étant donné que le bac sera organisé à la fin septembre et que les enseignants du moyen et du secondaire seront réquisitionnés pour un bon moment « entre surveillance des épreuves et corrections des copies », précise-t-il. Zoubir Rouina dit souhaiter que des alternatives soient trouvées pour éviter d'en arriver là. « Par exemple, on aurait pu supprimer l'option du choix entre deux sujets au bac », a-t-il relevé, pensant que cette mesure pourrait faciliter le travail de l'Onec d'un côté, et des enseignants qui corrigeront les copies de l'autre. De nombreux autres syndicalistes et parents d'élèves ont relevé les mêmes problèmes. Ils disent attendre des autorités concernées l'initiation, dès maintenant, d'une réflexion tangible sur les moyens à mettre en place pour éviter d'éventuels imprévus susceptibles de mettre à mal l'organisation des examens de fin d'année. Mais encore, la garantie que cette situation exceptionnelle ne soit pas préjudiciable pour la prochaine rentrée scolaire. M. Z.