Visiblement conforté par le quitus du ministère de l'Intérieur qui a validé les résolutions de la dernière session du comité central du parti, dont celle portant son élection comme secrétaire général, Abou El-Fadhel Baâdji passe à l'offensive pour défendre le vieux Front mais pour également torpiller ses pourfendeurs au sein du parti. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Les militants du FLN n'ont jamais appuyé l'option du cinquième mandat présidentiel ni soutenu un autre candidat lors de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier», a affirmé, hier samedi, le tout nouvel homme fort du parti du Front de libération nationale. Animant une conférence de presse quinze jours après son plébiscite à la tête du vieux Front du pouvoir, et au bout d'un «isolement sanitaire volontaire», a-t-il avoué, comme pour démentir les rumeurs liées à une supposée contamination au coronavirus, Abou El-Fadhel Baâdji s'est évertué, dans sa première sortie médiatique dans son nouveau rang, à défendre le parti qu'il dirige et dont de nombreuses voix parmi celles du Mouvement populaire du 22 février 2019 réclament la mise au musée de l'Histoire. «On veut faire payer au FLN le prix», a-t-il déclaré, mettant nommément en cause le frère cadet du président de la République déchu, les frères Kouninef, le patron de l'ETRHB, Ali Haddad, Tayeb Louh, en prison pour des faits de corruption et de détournement de deniers publics, et Moad Bouchareb d'avoir instauré la corruption au sein du doyen des partis du pays et de le dévier de sa ligne originelle. Et de relever s'être «opposé» à cette œuvre de destruction du parti il y a quelques années. «J'ai fait mon hirak en 2017 en démissionnant du bureau politique du parti», a-t-il fièrement affirmé. Et à Baâdji d'enfoncer ses pourfendeurs au sein du parti qui parlent d'ores et déjà de l'option de son éjection du siège de secrétaire général du parti. Ceci en se démarquant du fameux communiqué portant résolution de la dernière session extraordinaire du comité central du parti incluant les noms du président de la République et du Premier ministre comme membres de cette instance délibérante entre deux congrès. «Le président de la République s'est porté candidat indépendant en décembre dernier», a-t-il déclaré, accusant ouvertement l'ancienne direction du parti d'être l'auteur de ce communiqué que «je n'ai pas lu». Un communiqué qui, faut-il le rappeler, a valu ce que d'aucuns ont considéré comme une sévère mise au point, une réaction de la présidence de la République. Le ministre d'Etat, porte-parole de la présidence de la République, avait déclaré à l'APS (Algérie presse service) que Abdelmadjid Tebboune était le Président de tous les Algériens et qu'il n'avait aucun lien organique avec aucun parti et que Abdelaziz Djerad avait quitté les rangs du FLN il y a longtemps. Le nouveau secrétaire général du FLN n'a pas manqué également d'épingler l'un de ses prédécesseurs, Ammar Saâdani, en affirmant que sa position à l'égard de la question sahraouie relevait d'un simple «avis personnel». Affirmant, sur un autre plan, que le parti déposera tout prochainement ses propositions au sujet de l'avant-projet de révision constitutionnelle, Baâdji exprimera sa disponibilité à «travailler de concert avec tous les partis quand il s'agit de l'intérêt du pays». M. K.