Implacables, les chiffres fournis par le Comité scientifique chargé du suivi du Covid-19 continuent de rythmer le quotidien. Le bilan en hausse se rapproche, jour après jour, de celui enregistré il y a plusieurs semaines. La tendance baissière aura été un bref interlude. Les échos émanant des structures de santé sont loin d'être rassurants. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Ce vendredi, le nombre déclaré de cas de contamination au Covid-19 atteignait les 240, dépassant largement le pic enregistré il y a plusieurs semaines. Rien ne semble infléchir la tendance haussière que les membres du Comité scientifique imputent essentiellement au non-respect des mesures barrières pourtant rendues obligatoires par décret. Il suffit d'observer les attitudes de la grande majorité des citoyens pour s'en convaincre : les masques sont peu ou mal portés, la distanciation physique reste un concept encore très vague chez une grande majorité, sans compter le déni dans lequel une grande partie de la population s'est installée. Résultat : au moment où beaucoup de pays, ayant maîtrisé la pandémie, réapprennent à vivre avec le virus en permettant à leur économie de redémarrer et à la vie sociale de reprendre ses droits, les experts algériens en sont encore à réfléchir aux voies et moyens pouvant permettre de circonscrire la circulation du virus. Ce dernier est loin de vivre ses derniers jours. L'Organisation mondiale de la santé a lancé ce jeudi une nouvelle alerte, considérant que le coronavirus ne recule pas mais « continue de s'accélérer ». Une affirmation qui s'applique parfaitement à ce qui se passe en Algérie. De l'aveu même du directeur général de l'Institut Pasteur, « on remarque une petite recirculation du virus dans certaines régions du monde. Le virus reprend de l'activité un peu partout » et l'Algérie ne fait pas exception. Là où elle s'illustre, c'est par le peu de respect des mesures barrières. Le Dr Fewzi Derrar estime que les bilans enregistrés quotidiennement sont liés « au degré de respect des mesures barrières telles que le port obligatoire du masque. On voit encore que certaines personnes continuent à ne pas croire en ces mesures barrières et c'est ce qui fait que le virus circule à nouveau ». Autre paramètre évoqué par le directeur de l'Institut Pasteur est relatif au « relâchement observé auprès des populations à la suite du déconfinement partiel en croyant que celui-ci leur permettait de faire ce qu'ils veulent, en oubliant malheureusement les mesures barrières ». Sans une forte adhésion de la population, toutes les stratégies s'avèrent perdantes. D'ailleurs, de nombreux membres du Comité scientifique de suivi du Covid-19 estiment qu'à ce stade, les campagnes de sensibilisation seules ne peuvent influer sur le cours de la situation. Ils appellent à une stricte application du texte de loi rendant obligatoire le port du masque. Ce n'est qu'en verbalisant les contrevenants que les plus réfractaires finiront par se conformer à l'obligation de porter le masque qui reste, à l'heure actuelle, l'unique rempart contre une grande circulation du virus. N. I.