La mouture approuvée, jeudi passé, par le Conseil de la Fifa concernant le nouveau calendrier international a tout pour déplaire aux pays africains, lesquels vont subir tout le poids de la «compression» des dates décidée par l'instance faîtière du football international. Demain, la CAF se réunira par visioconférence afin de débattre, en fait valider, la proposition des membres du Conseil de la Fifa à propos du calendrier «retapé» pour rattraper le temps perdu à cause de la pandémie du coronavirus. Il y sera question de l'avenir de la prestigieuse CAN, de la programmation (ou non) du CHAN, confié également au Cameroun, mais qui n'a pu se tenir en avril dernier pour les raisons que l'on connaît et des compétitions interclubs de l'exercice en cours arrêtées à un stade avancé (quarts de finale). Dans le tableau proposé par la Fifa, la date de septembre 2020 a sauté, à l'instar de celles de mars et juin derniers, retirées de la circulation en raison du Covid-2019. La Fifa a laissé le soin de programmer les quatre dernières journées des qualifications à la CAN-2021 pendant les deux dernières dates de l'année 2020, en l'occurrence octobre et novembre. Ce qui correspond justement au désir (et à la projection) de la CAF, qui a souhaité consacrer les dates en question pour boucler le processus qualificatif au rendez-vous final de Cameroun-2021. Celui-ci est initialement programmé entre le samedi 9 janvier et le samedi 6 février 2021. Cette période (hivernale) a été choisie dès lors que la Fifa a du «triturer» le calendrier international en imposant sa nouvelle compétition interclubs, la Coupe du monde prévue en Chine avec 24 clubs. La CAF avait tenté une explication, celle de ne pas pouvoir organiser ledit tournoi pendant la période des grandes chaleurs au Cameroun, qui n'a convaincu personne. Le Covid-2019 s'est chargé du reste à démentir les uns et les autres : l'UEFA et le Conmebol, qui avaient prévu d'organiser leurs tournois continentaux, cet été, avant les JO de Tokyo ont fini par se dire qu'il est préférable de tout reporter pour l'été 2021, toujours avant les Jeux olympiques. La Fifa, qui a poussé en interne pour convaincre les dirigeants de la CAF de reprogrammer la CAN-2021 en hiver, a dû plier l'échine en renvoyant son Mondial des clubs sous l'insistance (entêtement) des deux puissantes confédérations (Europe et Amérique du Sud). Et c'est cette même pression qui a présidé à l'élaboration du calendrier international de fin 2020 et en 2021. À savoir contraindre la CAF à caser les quatre journées des qualifications à la CAN-2021 en deux dates (octobre et novembre) pour pouvoir tenir ledit tournoi dans les délais. Ceci, bien entendu, si les clubs européens qui emploient la majorité des internationaux africains acceptent de libérer leurs «employés» durant ladite période (janvier et février), si «décisive» dans la réalisation des objectifs. La Fifa a offert une fleur aux Africains en décidant de fixer le début des qualifications au Mondial du Qatar à juin 2021. Cette phase préliminaire de dix groupes à 4 équipes devait avoir lieu de mars 2020 à octobre 2021, tandis que le tour final (barrages) devait se tenir en novembre 2021. Cependant, contrairement aux Européens et aux Sud-américains, les sélections africaines ne bénéficieront pas de journées pour les matchs amicaux. La FIFA a annoncé que la CAF (entre autres) bénéficierait de sept jours supplémentaires, en juin 2021, pour faire disputer quatre journées d'éliminatoires à la Coupe du monde au lieu des deux initialement prévues. Ce qui devrait faire jaser les entraîneurs des équipes africaines, déjà lourdement pénalisés par un arrêt des Championnats locaux, il est vrai peu productifs en footballeurs de niveau international, mais qui pourraient constituer une alternative, en cas de besoin. La démarche si singulière de la Fifa s'expliquerait notamment par le fait que l'Afrique est non seulement le continent où le Covid-19 semble avoir de beaux jours devant lui mais surtout que d'éventuels matchs tests des sélections africaines viendraient perturber les qualifications de la zone africaine mais également le calendrier des autres continents, Europe et Amsud, en particulier, dont les sélections sont habituées de se frotter aux footballeurs du continent noir. Demain, la CAF n'aura pas d'autre choix que d'acquiescer. M. B.