Ce membre du Comité scientifique attribue la recrudescence du nombre de cas positifs au Covid-19 au relâchement des citoyens, dont une bonne partie, dit-il, est dans le «déni». Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - «Les deux premières semaines du mois de juillet seront décisives» a d'emblée avancé le professeur Ryad Mahyaoui, hier mercredi, sur les ondes de la Chaîne 3. Il estime que si pendant ce laps de temps, on arrive à endiguer le virus, «on sera tirés d'affaire». Mais pour ce faire, dit-il, «les gens doivent impérativement prendre conscience que le danger nous guette toujours». Sur le pourquoi de la hausse significative du nombre de cas positifs au Covid-19, il répondra que «l'ouverture des commerces et la reprise de nombreuses activités ont mis les citoyens en confiance». Par conséquent, la baisse de vigilance a naturellement suivi. Mais encore, il se dit d'autant plus inquiet en constatant que nombreux sont ceux qui ne croient même pas en l'existence de cette pandémie. «Les gens sont dans le déni absolu», s'étonne-t-il. Cette situation, d'après lui, a amené le citoyen à «renouer avec les habitudes qu'il avait avant l'apparition du Covid-19 ». Il cite, entre autres, les regroupements dans les marchés et dans la rue, ou encore le non-respect des gestes barrières comme le port du masque et la distance de sécurité. Parlant des wilayas qui ne cessent d'enregistrer au quotidien des records du nombre de personnes infectées par le virus, à l'image de Sétif et Batna, il fait savoir que les autorités ont mis en place un dispositif à même de contrer cette tendance. A Sétif, par exemple, il a indiqué qu'une «cellule opérationnelle se trouve déjà sur les lieux». Par conséquent, des mesures plus strictes et rigoureuses conduiront les enquêtes épidémiologiques, impliquant «le testing, le traçage des cas, le confinement...». Le professeur relève, en outre, qu'afin de désengorger les hôpitaux qui sont saturés, «les autorités envisagent de transférer les malades qui ne nécessitent pas une prise en charge immédiate vers des centres de formation ou même des hôtels». Sur la possibilité d'un confinement strict de la population dans cette même région, le professeur Mahyaoui souligne que chaque wilaya est classée selon le nombre de cas enregistrés quotidiennement. Les autorités locales ont ainsi été instruites d'isoler tout quartier, toute région présentant des risques de contamination pour le reste de la population. Il explique, pour le cas de Sétif, que si les contaminations poursuivent leur courbe ascendante, il «n'est pas exclu d'aller vers un confinement général». Il a d'ailleurs salué la «décision» du wali de cette même wilaya d'avoir fermé «certains marchés de bétail et de gros», lesquels, estime-il, ont été en grande partie les vecteurs de la propagation du virus à grande échelle. Le membre du Comité scientifique a, par ailleurs, appelé à relativiser la situation, sans pour autant baisser la vigilance. Il considère que pour l'heure, «on ne peut parler d'une deuxième vague», considérant qu'il s'agit simplement «d'une continuité» de la pandémie qui poursuit sa propagation. Interpellé sur le manque de moyens dans les établissements de santé, notamment au niveau des unités Covid-19, le professeur Mahyaoui a affirmé que «la Pharmacie centrale des hôpitaux a réitéré son engagement à répondre à la demande du personnel de la santé», à condition que les quantités demandées «soient raisonnables», a-t-il enfin souligné. M. Z.