Le procès des frères Kouninef entamé le mercredi dernier a été clôturé, hier lundi, au tribunal de Sidi-M'hamed, après la fin des plaidoiries de la défense et l'intervention des accusés. La présidente de la séance a annoncé que le verdict sera prononcé le 23 septembre. Le procès des frères Réda, Abdelkader-Karim et Tarek-Noah Kouninef et leur sœur Souad-Nour (en fuite à l'étranger), ainsi que le gérant du groupe KouGC dont ils sont les propriétaires, Keddour Ben Tahar, qui a révélé le caractère mafieux du régime de Bouteflika, aura ainsi duré cinq jours. Ils sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation dont « trafic d'influence », « blanchiment d'argent », « obtention d'indus avantages », « détournement de foncier et de concessions », « non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics » et « financement occulte des campagnes électorales de Bouteflika ». Invités à s'exprimer avant la fin du procès, les trois frères Kouninef et le gérant du groupe KouGC ont plaidé leur innocence et demandé à être « jugés dans le respect de la loi », tout en affirmant leur « confiance » en la justice algérienne. Leur plaidoirie ainsi que celle de leur défense sont contrariées par les faits qui leur sont reprochés. Le procès a livré à l'opinion toute une gabegie organisée. Le procureur avait requis de lourdes peines de prison Le parquet général a requis 18 ans de prison ferme à l'encontre de Réda, 15 ans à l'encontre de Tarek-Noah et Abdelkader-Karim et 10 ans à l'encontre de Keddour Ben Tahar, avec une amende de 8 millions de DA pour les quatre accusés. La peine la plus lourde a été requise contre Souad-Nour, avec 20 ans de prison ferme, une amende de 8 millions de DA et le lancement d'un mandat d'arrêt international contre elle. Des peines allant de 3 à 6 ans de prison ferme, avec des amendes d'un million de DA ont été requises à l'encontre de dix personnes également impliquées dans l'affaire, essentiellement des cadres des ministères de l'Industrie, de l'Agriculture, des Ressources en eau, de l'Energie et des Télécommunications ainsi que d'autres secteurs où le groupe KouGC a obtenu des marchés. Selon la défense de la partie civile, le groupe KouGC, à travers ses filiales, a causé au Trésor public des pertes estimées à plus de 260 milliards DA, dont 186 milliards de DA dus aux crédits injustifiés, octroyés au groupe par des banques publiques, et 75 milliars de DA aux indus privilèges obtenus par le même groupe. R. N.