20 ao�t 1956-20 ao�t 2010, cinquante-quatre ans se sont �coul�s depuis la tenue du Congr�s de la Soummam � Ifri- Ouzellagu�ne, dans la Basse-Kabylie. Contrairement aux ann�es pr�c�dentes, la c�l�bration de cette date phare de la r�sistance alg�rienne a �t� plut�t timide. Aucun programme officiel de comm�moration de cette journ�e hautement symbolique pour le pays n�a �t� enregistr� dans cette r�gion martyre de la Basse-Kabylie. Les autorit�s de la wilaya, tout comme les partis politiques de l�Alliance pr�sidentielle, ont brill� par leur absence. Seules deux c�r�monies de recueillement et de comm�moration ont �t� observ�es � l�initiative du RCD et du FFS pour marquer cette date rep�re dans le combat lib�rateur ayant fix� les fondements de la R�volution et pos� les jalons d�une Alg�rie d�mocratique et sociale. Les cadres r�gionaux, des militants du parti de Sadi et les deux d�put�s RCD de B�ja�a, Athmane Mazouz et Boubekeur, se sont rendus t�t dans la matin�e de vendredi � Ifri-Ouzellagu�ne pour d�poser une gerbe de fleurs devant la st�le �rig�e en hommage aux martyrs de la R�volution et au carr� des martyrs du Printemps noir, situ� devant le si�ge de la municipalit�. Vers les coups de dix heures, une forte d�l�gation du FFS conduite par Karim Tabou, premier secr�taire du parti, et Hamid Ferhat, P/APW de B�ja�a, s�est d�plac�e sur les lieux pour le m�me rituel � la m�moire des martyrs de la R�volution et de la d�mocratie. Prenant la parole au m�morial d�Ifri-Ouzellagu�ne, Karim Tabou n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour fustiger le pouvoir. �Autant l��t� est chaud, autant le terrain politique est froid�, ironise le responsable national du FFS qui d�noncera, ce qu�il qualifie de �vell�it�s des d�cideurs de museler toutes les forces vives du pays en refusant d�une mani�re t�tue tout agr�ment � de nouvelles formations politiques�. Pour Karim Tabou, le pouvoir s�accommode du th��tre politique mis en place avec comme seuls acteurs politiques ceux qui acceptent son jeu. Dans son discours, Karim Tabou a estim� que les responsables du pays tentent par tous les moyens d�emp�cher la p�rennit� du projet du congr�s de la Soummam en faveur de la construction d�un Etat d�mocratique et social. Aux yeux de l�orateur, deux institutions, cite-t-il nomm�ment, � savoir les militaires et les milliardaires, continuent � fonctionner et � se d�velopper normalement dans le pays. Parlant de la c�l�bration de l�anniversaire de la tenue du Congr�s de la Soummam, Karim Tabou dira que sa pr�sence est un �engagement de fid�lit� qui ne s�inscrit pas dans une approche folklorique ou une simple �vocation de l�histoire, mais une tradition politique port�e avec beaucoup de conviction. �Nous avons un double devoir moral et historique. Une dette que nous devons honorer pour la r�alisation des objectifs de la R�volution, � savoir la construction d�mocratique du pays et du Maghreb d�mocratique des peuples�, mart�lera-t-il. Pour l�orateur , son parti constitue le �prolongement historique du mouvement national car, explique-t- il, nous portons le projet pour lequel se sont sacrifi�es plusieurs g�n�rations de militants�. �Nous avons lourdement pay� la facture, avec 400 martyrs et 3 000 bless�s. Personne ne peut nous n�gocier cette place parce que nous sommes le vrai FLN historique 1954/1956, qui a �t� d�tourn� de ses objectifs par une clique maffieuse pour en faire un appareil de liquidation nationale�, clame le responsable national du FFS. Karim Tabou a vilipend� la �d�marche punitive� que subit le pays en g�n�ral et la r�gion en particulier. �Chantage social et �conomique, asphyxie politique, on veut lui faire payer sa r�bellion pour avoir proclam� son adh�sion au projet de construction d�mocratique �, explique Tabou, tout en alertant sur les dangers qui guettent la r�gion. �Le pouvoir adopte une strat�gie pour chaque r�gion pour emp�cher les citoyens de se parler et de s�organiser. La r�gion qui a �t� le porte-drapeau et � l�avant-garde du combat d�mocratique est pouss�e � se faire la guerre pour des affaires de village, de mosqu�e et de zaou�a. Faire exploser la r�gion pour d�moraliser la population�, soutient, dans son discours, Karim Tabou avant de clore son intervention par une citation de leur leader A�t Ahmed : �Aujourd�hui, le pouvoir nous livre un combat maffieux ; nous allons lui r�pondre avec des r�flexes de l�honneur.�