Rentr� de vacances le 8 ao�t dernier, le gouvernement peine � se remettre d�aplomb et engager quelques activit�s significatives. Il se compla�t, � l��vidence, dans la nonchalance rythm�e par les auditions pr�sidentielles et les p�r�grinations sur fond de folklore auxquelles s�adonnent quelques-uns de ses membres. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Habitu�s, d�sormais, � d�filer devant le chef de l�Etat durant le mois de Ramadan, les ministres ne vivent pas les auditions comme une �preuve d�terminante. Au plus, ils se voient �notamment les moins performants d�entre eux � apposer quelques annotations en bas de copies. Ainsi, Amar Ghoul, le dernier � avoir expos� devant le chef de l�Etat, s�est vu instruit de veiller au respect des d�lais de r�alisation et � la ma�trise des co�ts. En somme, rien d�extraordinaire. Idem pour les autres ministres qui ont d�j� fait le chemin de la pr�sidence. Lorsqu�il s�est agi de l��nergie et des mines, l�opinion a �t� ahurie d�apprendre que les scandales qui �branlent la compagnie p�troli�re Sonatrach ont �t� soustraits du menu de l�audience. Bouteflika et Yousfi ont fait comme si de rien n��tait. Pourtant, pour qu�elle soit digne d�int�r�t, une �valuation sectorielle ne se doit de n�gliger aucun aspect, � plus forte raison lorsque le scabreux s�y est greff�. Dahou Ould Kablia, qui a succ�d� � Yazid Zerhouni � la t�te du minist�re de l�Int�rieur, est ressorti, lui, du palais d�El Mouradia avec la recommandation de h�ter la confection des codes communal et de wilaya. Des textes dont son pr�d�cesseur, devenu vice-Premier ministre, a ind�finiment repouss� l��laboration, r�torquant � chaque interpellation m�diatique ou parlementaire que le projet pour engageant qu�il soit a besoin de maturation. C�est dire que les auditions des ministres ratent lamentablement d��tre des �valuations s�rieuses des r�alisations par secteur d�activit�. On n�a pas eu vent, d�ailleurs, de quelques remontrances ass�n�es � quelques ministres. Pourtant, ce ne sont pas les reproches qui devraient manquer, tant bien des projets lanc�s � grands renforts de publicit� souffrent de retards. Le m�tro, le tram, l�autoroute Est-Ouest, entre autres, en donnent la parfaite illustration. Le gouvernement, face � cela, ne semble pas entrevoir la n�cessit� d�accomplir un suppl�ment d�effort. Pis, en d�pit de l�urgence de la situation, il donne l�air de prolonger ses vacances. Ceci, �tant bien compris que la r�currence des sorties sur le terrain et des visites inopin�es sur chantiers effectu�es par certains ministres ne structure pas, � elle seule, une activit� gouvernementale proprement dite. En la mati�re, la palme revient incontestablement au nouveau ministre de la Sant�, Djamel Ould Abb�s. Annonc� chaque jour quelque part, Djamel Ould Abb�s officie plus en contr�leur qu�en gestionnaire. Avec les sanctions qu�il lui arrive de prononcer surle- champ, parfois avec le zoom complice de la cam�ra de t�l�vision, le ministre de la Sant� chemine sur les pas de Yahia Guidoum. Et lorsque l�on sait ce qu�a produit le �style d�agir� de Yahia Guidoum, il y a risque que la d�marche de Ould Abb�s sombre dans un travers similaire. Guidoum avait s�vi de la mani�re que l�on sait, n�emp�che nos h�pitaux et notre syst�me de sant� en g�n�ral ne se sont pas port�s au mieux. C�est dire que de telles sorties, empreintes, il faut le souligner, de surdosages folkloriques, peuvent cr�er l�illusion d�un gouvernement actif mais ne sauraient pr�figurer les attendus d�un ex�cutif.