Le président de la république entamera une série d'auditions de l'ensemble des membres du gouvernement d'Ahmed Ouyahia dans les prochains jours. L'objet de ces auditions porte sur une évaluation du degré de la mise en application des projets de réforme mis en chantier par le chef de l'Etat depuis la désignation de l'actuel gouvernement en mai 2003. C'est ce que révèle une source proche de la présidence de la république qui explique que “le président a besoin de savoir qui de ses ministres travaille et qui ne travaille pas. Il veut également connaître les capacités de chacun de ses ministres, ses aptitudes à conduire à bien son secteur et à mettre en œuvre les réformes”. Ces auditions auront lieu à la présidence de la république, relève notre source. Les ministres qui défileront au niveau de la première institution de la République seront, est-il précisé, reçus individuellement, contrairement à l'année dernière où le chef de l'Etat avait reçu les membres du gouvernement en groupe et par secteur d'activité. Cette démarche présidentielle obéit à un objectif bien précis. “Avoir une appréciation précise du travail individuel que peut fournir chaque ministre et du degré de maîtrise de leurs dossiers”, note encore notre source. Donc dès le retour du président des Emirats arabes unis, où il s'est déplacé avec Abdelaziz Belkhadem, ministre des Affaires étrangères, pour assister aux funérailles du président Zayed Ben Sultan Al-Nahyane, les membres du gouvernement Ouyahia défileront chez lui un à un. Ces séances de travail se feront en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République Larbi Belkheir, indiquera notre source sans pour autant s'avancer sur la présence ou non du Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Aussi, à l'occasion de ces séances de travail, les ministres devront-ils faire au locataire d'El-Mouradia des exposés détaillés sur l'état de leur secteur, le bilan de leurs activités et les résultats même préliminaires obtenus dans leurs départements respectifs. À l'issue de ces auditions qui se poursuivront même au-delà du mois de ramadhan, le président de la République jugera du rendement de chaque membre du gouvernement. Selon notre source, ces auditions sont un prélude à un remaniement gouvernemental partiel que le président compte opérer durant le mois en cours. Et c'est sur la base du bilan qu'il fera de chacun de ses ministres que le chef de l'Etat décidera qui doit partir ou rester. Si on affirme, à cet égard, que le Chef du gouvernement ne sera pas touché par le changement, certains des ministres en revanche sont d'ores et déjà annoncés comme partants. Il s'agit, notamment de Sakina Messadi, ministre déléguée chargée de la communauté nationale à l'étranger, Khalida Toumi, ministre de la Culture, et de Yahia Hamlaoui, ministre délégué chargé des privatisations. L'argument avancé pour démettre ce dernier de ses fonctions gouvernementales serait lié au rythme lent qu'il a imprimé aux privatisations. “Le président veut aller très vite dans les privatisations, alors que rien n'a été fait par rapport aux 1 200 entreprises à privatiser”, explique notre source. S'agissant du cas de Khalida Toumi, il serait lié à ses brouilles avec le Chef du gouvernement et le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou. N. M.