L'on se dirige tout droit vers une «unanimité verte», soit une désapprobation du projet de révision constitutionnelle, avec le vote par «non» le 1er novembre prochain à l'occasion du référendum y afférent. À l'exception du rachitique mouvement Islah qui s'est jeté corps et âme dans le processus de réforme institutionnelle engagé par le chef de l'Etat à la mi-janvier dernier, en appelant à l'approbation du projet de révision constitutionnelle, tous les autres segments partisans de la mouvance islamiste, ou presque, se retrouvent, pour une rare fois, autour d'un même mot d'ordre de refus de ce projet et avec le même argumentaire. Ainsi, le MSP, le FJD et Nahda ont décidé de dire non à ce projet, dans l'attente que le mouvement el Binaa les rejoigne incessamment. Ce sera fait demain, vendredi, à l'occasion de la tenue d'une session extraordinaire du conseil consultatif national du parti. C'est ce que le mouvement, présidé par Abdelkader Bengrina, a annoncé, à l'issue d'une réunion de l'instance de coordination élargie qui a retenu trois options : soit le vote par oui, le vote par non ou le vote par un bulletin nul. Et, vraisemblablement, ce sera le vote par non qui sera retenu par el Binaa, comme pour ne pas rester en marge de l'unanimité verte à l'encontre de ce projet de révision constitutionnelle. Surtout que le parti partage totalement l'argumentaire avancé par le MSP, FJD et autre Nahda, concentré surtout sur les dispositions contenues dans ledit projet liées à la neutralité de l'école et à la liberté de culte et à l'officialisation de la langue amazighe, avec le caractère immuable qui lui est conféré. Autant de dispositions constitutionnelles qui ont sonné la mobilisation parmi ces partis qui crient à des «attaques groupées contre l'identité nationale». Le président du mouvement el Binaa n'avait-il pas affirmé, début mai dernier, que «la langue nationale officielle est une, et elle n'est pas sujette à discussion ou à débat et à se soumettre aux groupes de pression», allant jusqu'à qualifier la constitutionnalisation de tamazight «d'héritage empoisonné du régime de la Issaba et de la Constitution de Bouteflika». M. K.