L'éventuelle seconde vague de la pandémie de Covid-19 et la flambée du nombre de contaminations et de décès demeurent de simples hypothèses. Pour le chef de service des maladies infectieuses de l'EPH de Boufarik, personne ne peut prédire l'évolution et la propagation du nouveau coronavirus. Toutefois, il insiste sur le respect du protocole sanitaire. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'attend à un scénario des plus alarmants de l'épidémie de Covid-19 en Europe au cours des mois d'octobre et de novembre. Selon elle, la situation épidémiologique va devenir «dure» durant ces deux mois, puisque le nombre de cas de contamination au virus va s'envoler ainsi que celui des morts. Mais quel scénario pour l'Algérie ? Y aurait-il une deuxième vague ? Comment va-t-elle évoluer ? Quand interviendra-t-elle ? Comment va-t-elle coexister avec la grippe saisonnière ? Pour le Dr Mohamed Yousfi, chef de service des maladies infectieuses de l'EPH de Boufarik dans la wilaya de Blida, épicentre de l'épidémie dans notre pays, toutes ces prévisions ne sont que des hypothèses. «L'Algérie n'est pas dans la même situation épidémiologique que l'Europe. Elle vit actuellement la première vague de l'épidémie de Covid-19 qui est en train de diminuer lentement», précise-t-il. Il estime qu'aujourd'hui, personne ne peut prévoir l'évolution de la pandémie de Covid-19 ni prédire une seconde vague. «Seule donnée vérifiée par certaines études est que les malades ayant contracté le nouveau coronavirus seraient immunisés et une seconde infection leur sera moins virulente», dit-il. Le spécialiste évoque également la coexistence de la grippe saisonnière et du nouveau coronavirus et l'éventuel impact de l'une sur l'autre. «Là aussi, point d'interrogation. Il y a eu des hypothèses et qui sont parfois contradictoires, mais personne ne sait vraiment comment ça va évoluer», ajoute-t-il. Le Dr Yousfi rappelle, à cet effet, que la première vague de l'épidémie dans notre pays a été interrompue par une explosion provoquée par le non-respect des mesures barrières. «La première vague que nous avons eue jusqu'à présent a suivi son ascension avant d'atteindre son pic au mois d'avril. Elle a commencé sa décrue vers la mi-mai. À cause du non-respect du confinement et des mesures barrières, la propagation du virus a, malheureusement, eu une reprise à la hausse et une explosion des contaminations. L'épidémie est ainsi repartie en pic entre juillet et début août, puis revenue vers la décrue», détaille-t-il. Cette explosion, poursuit-il, a été enregistrée, en termes de nombre de contaminations mais aussi en termes d'étendue sur le territoire national. «L'épidémie de Covid-19 avait touché ainsi toutes les wilayas du pays.» Le Dr Yousfi estime que la phase que connaît l'évolution de l'épidémie dans notre pays actuellement, «nous aurions pu la connaître en début juin, soit juste après l'Aïd el-Fitr». Pour le chef de service des maladies infectieuses de l'EPH de Boufarik, les mesures barrières restent de mise. «Ce sont ces gestes qui protègent du virus Sars-CoV-2 et de celui de la grippe et de toutes les infections respiratoires.» Il insiste aussi sur la vaccination contre la grippe saisonnière en attendant l'éventuel vaccin du nouveau coronavirus. «Il serait le meilleur moyen de prévention qui va appuyer les mesures barrières», dit-il. Le Dr Yousfi préconise, enfin, une levée du confinement totale réfléchie. «Certes, nous sommes obligés de déconfiner pour des raisons sanitaires, économiques et sociales, mais il faut que cela soit accompagné des gestes barrières. Il va y avoir la rentrée scolaire et universitaire qu'il faudra gérer en mettant en place un protocole sanitaire. Il va y avoir aussi la problématique de l'ouverture des frontières qu'il faudra gérer avec prudence», recommande-t-il. Ry. N.